Un trafic routier plus dense qu'avant le Covid ?
Un trafic routier plus dense qu'avant le Covid ?
Le télétravail sans limite de jours, c'est fini pour les travailleurs frontaliers. Ce jeudi 30 juin marque la fin des accords fiscaux bilatéraux que le Luxembourg a conclus avec la France, la Belgique et l'Allemagne durant la crise sanitaire, même si une tolérance vient d'être décidée au niveau européen, mais seulement pour le volet social.
Concrètement, les quotas de jours télétravaillés entrent à nouveau en vigueur à partir de ce 1ᵉʳ juillet : 34 jours par an pour les Belges, 29 pour les Français et 19 pour les Allemands. Et, tandis que les syndicats continuent de faire le forcing et réclament une harmonisation à 55 jours pour tous les frontaliers qui peuvent exercer leur emploi depuis chez eux (le syndicat OGBL estime ce chiffre à 50%), une des conséquences directes de cette fin du télétravail illimité sera certainement un trafic routier et autoroutier (encore) plus dense.
Pics de congestion déjà plus élevés qu'en 2019
En réalité, au printemps et en ce début d'été 2022, le trafic au Luxembourg est au moins équivalent, voire plus élevé par endroits, qu'avant le confinement de mars 2020. Déjà, en 2021, l'index trafic TomTom avait relevé, dans son classement comparatif de 404 villes, une reprise du trafic, mais le nombre d'heures passées dans les embouteillages au Luxembourg restait sensiblement plus bas qu'en 2019.
Pour cette dernière semaine du mois de juin, ce même index trafic TomTom offre une lecture différente, qui n'incite pas forcément à l'optimisme. Depuis lundi, les pics de congestion, c'est-à-dire les embouteillages aux heures de pointe, ont dépassé ceux de 2021 à la même période, et égalé ou battu ceux de 2019.
Cette tendance s'observe et se confirme aussi dans les statistiques délivrées par l'administration des Ponts et Chaussées. Le comptage automatique des véhicules sur certains axes autoroutiers et routiers du pays (les derniers chiffres disponibles datent de fin avril) démontre ce retour au «monde d'avant». En voici trois exemples.
Les frontaliers belges plus nombreux sur la route qu'en 2019
Le poste de comptage situé sur l'A3 nord de la Croix de Bettembourg a recensé, en moyenne, 72.000 véhicules (voitures et utilitaires) par jour dans les deux sens de circulation durant la dernière semaine d'avril 2022. Un chiffre identique à 2021 sur la même période, et à peine inférieur à 2019. Fin mars 2020, en plein confinement, la circulation à ce point de passage était tombée à 28.000 véhicules par jour en moyenne.
A la frontière belge, sur l'A6, 50.500 véhicules ont été comptabilisés en moyenne chaque jour lors de la dernière semaine d'avril dernier. Un chiffre supérieur l'an passé (46.000) et même à 2019 (42.000). Enfin, à la frontière allemande, sur l'A1, le trafic journalier de fin avril 2022 est quasi semblable à celui de 2019, avec près de 30.000 véhicules en moyenne.
La fin du télétravail illimité, mais également l'afflux régulier de nouveaux travailleurs frontaliers au Luxembourg a déjà et va donc continuer à avoir un impact sur le trafic routier au Grand-Duché. Si la période estivale et la prise de congés devraient peut-être atténuer le phénomène durant l'été, c'est certainement à la rentrée de septembre que la situation pourrait devenir encore plus compliquée.
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