Un système sanitaire très dépendant des frontaliers
Un système sanitaire très dépendant des frontaliers
Revers de la médaille du fait d'être un véritable aimant pour les personnels du secteur de la santé dans la Grande Région, le Luxembourg se retrouve dépendant de sa main-d'oeuvre étrangère. Et ce n'est pas l'appel lancé lundi par Paulette Lenert (LSAP), ministre de la Santé, qui va contredire ce diagnostic. Lors de son briefing quotidien sur l'état sanitaire du pays, la ministre a ainsi indiqué que le gouvernement allait demander aux hôteliers de proposer des chambres à destination des personnels du secteur hospitalier. Objectif: que ces derniers viennent «avec leur famille pour rester chez nous». Et donc éviter que le système sanitaire ne «s'effondre».
Avec pas moins de deux tiers de non-Luxembourgeois parmi le personnel actif dans les hôpitaux et autres cliniques du pays, la décision du gouvernement apparaît pour le moins comme logique. Une décision prise dans un contexte de crise, puisqu'annoncée quelques heures seulement avant le classement officiel de l'ensemble de la région Grand Est comme zone à risque pour la transmission du coronavirus. Une zone au sein de laquelle résident pas moins de 105.000 frontaliers français, dont une dizaine de milliers travaillant au sein du CHL, des hôpitaux Robert Schuman ou bien encore du CHEM. Autant d'institutions qui figurent d'ailleurs au sein des principaux employeurs du pays.
Coordonnée entre ministère de la Santé et ministère des Classes moyennes, la mesure annoncée lundi par Paulette Lenert reste encore peu claire. Aussi bien sur le nombre de personnes potentiellement concernées ou bien encore sur les métiers spécifiques concernés par la mesure. Selon les dernières données du ministère de la Santé, le Luxembourg enregistre officiellement 17.595 professionnels travaillant dans le secteur de la santé et des soins, dont 15.062 professions de santé réglementées et 2.331 médecins.
Sans surprise, le gros des troupes des professionnels de santé réglementés concerne les infirmiers et les aides-soignants qui composent pas moins des deux tiers de l'effectif global. Autant de personnels qui, majoritairement, résident du côté français de la frontière.
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