Un recensement à la sauce covid
Un recensement à la sauce covid
Depuis 2011 et le dernier recensement en date, le Luxembourg a radicalement changé de visage. Que ce soit en matière de population, de logement ou de travail. Raison pour laquelle le Statec va procéder au recensement des 626.108 habitants en 2021, comme l'imposent les directives européennes. Initialement prévue en février, l'opération a finalement été repoussée en juin, comme l'a annoncé le gouvernement vendredi, pour limiter les risques d'infection. En effet, l'été se révèle être moins propice à la propagation du virus.
Cette stratégie se retrouve dans l'organisation de la campagne de recensement. Si le traditionnel questionnaire papier restera en vigueur, le Statec mettra avant tout l'accent cette année sur les réponses en ligne. L'objectif étant de limiter les interactions avec les quelque 3.000 recenseurs qui seront recrutés par les communes pour l'occasion.
Leur rôle se réduira en effet cette année à celui de «facteurs», selon François Peltier, responsable du recensement pour le Statec. Car après l'envoi par la poste d'un appel au recensement sur Internet via MyGuichet.lu, les recenseurs auront pour fonction de transmettre trois semaines plus tard les traditionnels formulaires papier dans les boîtes aux lettres des réfractaires du web, et de les récolter une fois remplis.
Une mission qui devrait permettre de décupler le nombre de réponses par Internet. François Peltier espère cette fois que «30 à 35% des réponses se feront via le formulaire web», contre 3% en 2011, même si le démographe estime que « 100% de la population n'a pas la possibilité de répondre sur Internet». Et la priorité restant d'obtenir le plus grand nombre de réponses possible, pas question d'abandonner totalement cette manière de faire.
Dans la même logique, le Statec s'est astreint à une quarantaine de questions afin de réunir un grand nombre de données. Si Eurostat réclame les informations sur la démographie, sur le travail ou la famille des 272.000 ménages luxembourgeois sondés, le Statec n'a ajouté que quelques thématiques annexes. Seront ainsi abordés l'usage des langues, la mobilité, la situation du logement ou le handicap. Et pour la première fois les informations couvertes par le registre des personnes comme l'état civil, le pays de naissance ou la nationalité seront directement récupérées dans les données administratives de manière à alléger le questionnaire.
Pour mettre enfin toutes les chances de son côté, le Statec diffusera le formulaire en cinq langues (luxembourgeois, français, allemand, anglais et portugais) afin de faciliter la compréhension de tous. Pour obtenir ainsi un panorama le plus représentatif possible des résidents, qui sera dévoilé en 2022, thématique par thématique.
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