Un «package social» à plus de 50 millions pour Luxair
Un «package social» à plus de 50 millions pour Luxair
Principale victime de la crise du secteur aérien, Luxair s'apprête à connaître un nouvel épisode de son histoire. Celui d'une restructuration vouée à répondre aussi bien aux «problèmes conjoncturels que structurels» que connaît le groupe aérien luxembourgeois. Pour ce faire, «un accord de principe» sur une nouvelle organisation a été trouvé ce mercredi entre partenaires sociaux. Au total, 600 personnes doivent être impactées. Soit l'équivalent de 20% de l'effectif total actuel.
Destiné à «assurer la pérennité de l'entreprise au-delà de cette crise», selon François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Mobilité, l'accord prévoit non seulement la mise en place d'un plan de maintien dans l'emploi, mais aussi d'une cellule de reclassement. Autrement dit, deux mesures inédites dans le secteur de l'aviation destinées à «donner à Luxair la flexibilité nécessaire tout en garantissant les emplois», selon Gilles Feith, CEO de Luxair.
Prévu pour s'étaler sur trois années, l'accord prévoit que «près de la moitié» des 600 salariés concernés bénéficieront de mesures de préretraite, l'autre moitié devant bénéficier des mesures prévues par la cellule de reclassement, selon les estimations avancées mercredi. A savoir des formations destinées à mettre en place «des affectations durables» ou des prêts temporaires de personnel auprès d'autres entreprises du Findel ou de l'administration publique.
Interrogé sur le nombre de suppressions nettes de postes au sein de Luxair Group, Gilles Feith s'est refusé à avancer tout chiffre, préférant indiquer «regarder à des synergies» pour améliorer le fonctionnement de l'entreprise. Selon le nouveau CEO, les activités cargo, catering et services devraient être les plus impactées. Au total, le «package social» décidé devrait coûter à l'Etat «quelque 50 millions d'euros sur trois ans», indique François Bausch.
Financées au travers du Fonds pour l'emploi - et donc pas considérées comme des aides directes d'Etat par la Commission européenne - ces mesures devraient également être couplées avec une recapitalisation de Luxair. L'Etat, actionnaire direct à hauteur de 39,8% de la compagnie aérienne, devra donc mettre la main à la poche, «au même titre que tous les actionnaires qui doivent faire preuve de responsabilité», estime le vice-Premier ministre, sans préciser le montant de la recapitalisation envisagée. Idem, en ce qui concerne les voyageurs qui devraient, à l'avenir, payer plus cher leur billet d'avion. Aucune donnée quant à la hausse à venir n'a, mercredi, été précisée.
Point de friction au début des négociations, la question de la convention collective a également été tranchée. Officiellement en place jusqu'au 31 décembre, le texte ne sera pas dénoncé et restera donc en vigueur pour les trois prochaines années. «De quoi garantir les acquis sociaux des salariés», note Michelle Cloos, secrétaire centrale OGBL, qui précise qu'«en échange, les salariés connaîtront un gel de salaires sur la même période». Patrick Dury, président du LCGB, se dit «très satisfait de cet accord», même s'il estime se trouver «devant une montagne» pour finaliser le texte final qui doit être signé le 9 novembre prochain.
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