Un mois pour tester l'ensemble du Luxembourg
Un mois pour tester l'ensemble du Luxembourg
Partant du constat que «les chiffres des nouveaux cas positifs diminuent», la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP) ambitionne maintenant de tester la population du Luxembourg à «très grande échelle». «Jamais réalisée dans aucun autre pays», cette ambitieuse stratégie vise à effectuer «20.000 tests par jour à partir du 19 mai». De telle manière à «pouvoir tester l'ensemble de la population du pays en l'espace d'un mois». L'annonce en a été confirmée ce mardi alors qu'à ce jour 39.102 personnes ont été testées au Grand-Duché, pour un total de 3.729 cas positifs observés.
Fruit d'un partenariat avec l'Université de Luxembourg et le Luxembourg Institute of Health (LIH), cette politique «de surveillance et d'interprétation des données» s'articulera autour de trois catégories de détections.
Concernant les tests réactifs, effectués sur les personnes présentant des symptômes du covid-19, «nous avons la capacité de réaliser 1.000 dépistages par jour», avoue la ministre de la Santé, qui développe en outre l'approche proactive. Celle-ci concerne les gens qui ont potentiellement été en contact avec des sujets positifs au covid-19, mais asymptomatiques (sans symptômes). Ce genre de test était «difficile à réaliser au début de la crise», car «nous ne disposions pas du matériel nécessaire». Ici, Paulette Lenert place la priorité au sein du «personnel des maisons de soins».
La troisième catégorie, la plus innovante, concerne les tests de prévalence. Ceux-ci sont réalisés sur «un échantillon de personnes pris dans un secteur particulier», a expliqué la ministre. Ainsi, a-t-elle dévoilé, «une telle opération a été effectuée dans le secteur de la construction avant la réouverture des chantiers» le 20 avril dernier, et «les résultats sont toujours en attente». De même, «8.500 tests sont proposés dès cette semaine aux élèves et enseignants» avant de retourner à l'école à partir du 4 mai. Soit environ 6.000 pour les élèves des classes terminales du secondaire, et 2.500 pour les enseignants. L'objectif est d'«enlever les personnes positives, même asymptomatiques, de ces groupes» au plus vite.
S'exprimant au nom de la Task Force covid-19, le professeur Ulf Nehrbass, directeur du LIH, souligne «l'énorme défi logistique et technique» que va représenter ce dépistage national. Il explique qu'aujourd'hui «environ 2% des personnes sont affectées par le virus mais restent asymptomatiques». Sur un échantillon de 50.000 personnes, cela représente un millier de cas éventuels déclencheurs de l'infection à retardement. Ils «rendent inéluctable une seconde vague de contamination», ajoute le spécialiste. C'est pourquoi l'idée de base de cette stratégie est «la proactivité», qui permet «un gain de temps considérable» dans la lutte contre l'épidémie.
Très surveillé, le taux d'infection ou taux de reproduction atteint actuellement «le seuil de 1» au Grand-Duché, a affirmé la ministre de la Santé, qui y voit «une bonne base pour amorcer le déconfinement». Car, conclut-elle, «nous sommes prêts: nous savons maintenant ce qu'est le virus et les moyens de protection nécessaires pour l'endiguer».
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