Un meurtrier qui inondait ses proches de lettres condamné
Un meurtrier qui inondait ses proches de lettres condamné
En novembre 2019, Raymond R. de Differdange avait étouffé son épouse, alors âgée de 65 ans, dans son sommeil avec un oreiller et des sacs en plastique. En février dernier, le septuagénaire avait été reconnu coupable par la chambre criminelle de la capitale et condamné à la prison à vie. Il y a trois semaines, il a de nouveau dû répondre de ses actes devant le tribunal, qui l'a de nouveau reconnu coupable. À la peine de prison à vie s'ajoute désormais une autre peine pour le septuagénaire.
1.506 fois du courrier de Schrassig
Comme l'avait montré le procès pour meurtre, Raymond R. avait joué sur tous les tableaux pour échapper à une condamnation, et ce avec les explications les plus contradictoires. Ainsi, il s'était efforcé non seulement d'orienter les soupçons sur son propre fils - un officier de police judiciaire - mais aussi, de manière particulièrement maladroite, d'apparaître comme irresponsable. Et il a continué à le faire même après le verdict de culpabilité, lors duquel les juges ont conclu que personne d'autre que lui n'avait pu tuer Sylvie K. et qu'il n'avait pas seulement perdu la raison, mais qu'il avait également agi de manière très calculée.
Par exemple, il a envoyé un total de 1.506 lettres à sa famille et à ses connaissances depuis la prison. «Il a écrit à ma fille, à ma nièce, à ma femme, à mon administration locale, à mon agent d'assurance, à mon médecin et à mon employeur», a déclaré le fils de l'accusé au tribunal, illustrant ainsi l'ampleur des efforts de son père. Chaque lettre est un nouveau coup de poignard dans des plaies qui ne peuvent pas guérir de cette manière.
Harcèlement, trafic d'influence, pédopornographie
En outre, il n'était pas seulement accusé de harcèlement et de traque, mais aussi d'avoir tenté, par ses lettres, de faire pression sur les témoins du procès pour meurtre et de les influencer. Une lettre au contenu pédopornographique qu'il avait envoyée à sa petite-fille avait été interceptée à temps. Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison pour cette raison lors du procès, ainsi que la confiscation de l'imprimante de l'accusé. Les juges n'ont que partiellement suivi cette recommandation.
En première instance, ils ont condamné l'homme de plus de 70 ans à 18 mois de prison et à une amende de 2.000 euros. Il devra en outre payer des dommages et intérêts d'un montant de 2.000 euros supplémentaires et rembourser à la partie civile des frais d'un montant de 500 euros.
Pour Raymond R., il s'agit de la troisième condamnation. En effet, en 2012, une chambre criminelle l'avait déjà condamné pour tentative d'homicide sur son épouse. Comme l'acte avait alors été attribué à un affect psychique, les juges n'avaient prononcé qu'une peine légère. De plus, la victime de l'époque et celle qui l'a été par la suite s'était battue avec véhémence pour obtenir un jugement moins sévère et une dispense de peine pour son mari.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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