Un homme violenté par un policier à Bertrange
Un homme violenté par un policier à Bertrange
Par deux fois, l'agent de police frappe un homme de la tête contre la vitre du fourgon de police. Peu après, du sang coule de sa tempe. Un enregistrement vidéo montre l'intervention de la police samedi soir en marge du marché de Noël de Bertrange. Quatre policiers se tiennent autour de l'homme, dont le visage est collé au véhicule. Il n'y a pas de résistance apparente, même s'il ne facilite pas la mise en place des menottes par les policiers. L'un des policiers saisit alors l'homme par l'arrière de la tête et le frappe deux fois contre la vitre du véhicule.
La vidéo ne montre pas l'interpellation proprement dite ni la raison de l'intervention des policiers. L'enregistrement commence alors que l'homme se trouve déjà devant le fourgon. De nombreux éléments importants précédant l'incident ne sont donc pas connus. Un deuxième enregistrement circulant sur Internet n'apporte pas non plus beaucoup de clarté. On y voit l'homme interpellé tenter de calmer l'un de ses compagnons. Celui-ci s'en était pris de manière agressive au chanteur d'un groupe se produisant à Bertrange. La raison n'apparaît pas clairement sur la vidéo.
Selon le rapport de police, les agents ont dû intervenir samedi vers 21h sur le marché de Noël. Des visiteurs se seraient sentis dérangés par une personne fortement alcoolisée. Celle-ci aurait alors été placée en cellule de dégrisement. Il n'est pas fait mention d'une intervention exceptionnellement musclée de la police. Interrogé à ce sujet, un porte-parole de la police a toutefois confirmé que le message se référait à l'incident de Bertrange.
Lundi après-midi, la police a publié un nouveau rapport sur l'incident. Selon ce rapport, la police aurait été contactée vers 21 heures par des responsables de la commune en raison de la présence de deux personnes présumées ivres. L'un d'eux se serait montré peu coopératif et aurait insulté et provoqué les agents. Il aurait alors été placé en cellule de dégrisement. «C'est à cette occasion que se sont produits les événements qui ont été partiellement publiés au moyen d'extraits vidéo», indique le rapport de police.
Enquête ouverte
L'usage de la force par le policier a déjà eu ses premières conséquences. Le parquet a été informé de l'incident, a déclaré un porte-parole du service d'enquête pénale. Des enquêtes de l'Inspection générale de la police (IGP) sont déjà en cours. Elles doivent maintenant élucider l'incident.
Le ministre de la Police Henri Kox (déi gréng) a déclaré lundi matin sur les ondes de la radio publique 100.7 qu'il ne souhaitait pas commenter l'incident. Il appartient à l'IGP de mener l'enquête, a déclaré Henri Kox. Il a aussi indiqué que la formation sur l'usage de la force au sein du stage de police était à l'étude. Une expertise a déjà été commandée il y a deux ans et ses résultats sont en cours d'évaluation.
Connu des milieux anti-vaccins et anti-restrictions
L'homme placé en garde à vue n'est pas un inconnu. Ben S. est l'un des organisateurs des manifestations des milieux anti-vaccins et anti-restrictions. Ces manifestations, qui ont toujours lieu de manière sporadique, ne rassemblent plus que quelques personnes. Par le passé, Ben S., qui ne fait pas mystère de sa foi dans les thèses conspirationnistes, s'est également fait remarquer de manière négative par les forces de l'ordre.
Ainsi, début janvier, l'homme a été placé en garde à vue dans le cadre d'une manifestation, quelque temps après avoir bloqué l'accès à l'autoroute à Hollerich avec plusieurs participants, dont des manifestants venus de France. Depuis une manifestation qui a dégénéré à Bruxelles, il a publié une vidéo dans laquelle il menaçait d'organiser des débordements violents au Luxembourg.
Sur Facebook, Ben S. a déjà annoncé vouloir s'adresser à l'IGP à propos de cet incident. Vêtu d'un peignoir et un cigare à la bouche, il décrit dans une vidéo son point de vue sur la situation. Dans cet enregistrement de 15 minutes, il n'aborde pas la raison de son arrestation. En revanche, il lance d'innombrables accusations à l'encontre des forces de l'ordre : entre autres, les policiers l'auraient volé. De l'argent et de la drogue ont disparu de son sac, explique le jeune trentenaire. Il veut que les policiers soient tenus responsables de leurs actes.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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