Un futur laboratoire armé contre les agents chimiques
Un futur laboratoire armé contre les agents chimiques
(Jmh avec Emery P. Dalesio) - Passé inaperçu, l'appel d'offres lancé fin septembre par le ministère de la Santé vise pourtant à faire du Luxembourg l'un des pays à la pointe en matière de détection des armes chimiques. Repéré par nos confrères de LuxTimes, ce document serait la réponse aux «menaces nationales et internationales» actuelles qui poussent le gouvernement à se doter d'une nouvelle unité de recherche.
Prévu pour s'installer au sein du Laboratoire national de santé (LNS), à Dudelange, le futur centre aura pour mission «de pouvoir détecter des agents de guerre biologique et chimique à l'aide de systèmes d'analyse de pointe». Pour ce faire, deux spectromètres portables d'«une valeur estimée à 667.000 euros», selon les données publiées en juin dernier sur le portail européen des marchés publics sont prévus. Des appareils capables de détecter, sur des échantillons même réduits, l'un des quelque 5.000 composés chimiques recensés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), instance internationale basée à La Haye et regroupant 193 Etats.
A ce jour, seuls 19 pays disposent de laboratoires certifiés par l'OIAC. Des unités de recherche presque toutes gérées par des établissements de Défense nationale comme «dans onze pays européens», selon un porte-parole de l'organisme international, contacté par LuxTimes. Parmi eux, l'Allemagne, la Belgique et la France. Interrogé sur le niveau de menace qui pèserait sur le Luxembourg et l'UE, le ministère des Affaires étrangères n'a pas souhaité s'exprimer, précisant juste que l'appel d'offres lancé «répond au plan décidé par le gouvernement en 2017».
Pour mémoire, la question de l'utilisation des agents toxiques est revenue sur le devant de la scène ces dernières semaines avec la tentative d'assassinat perpétrée contre l'opposant russe Alexeï Nalvalny. Une méthode qui a également été utilisée contre l'ancien espion russe Sergeu Skipal et sa fille au Royaume-Uni en 2018 ou bien encore contre le demi-frère du dictateur nord-coréen Kim Jong-un, en Malaisie. Selon le Global Public Policy Institute, groupe de réflexion basé à Berlin, au moins 336 attaques à l'arme chimique ont été menées au cours de la guerre civile en Syrie.
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