Un Français touche 11.600 euros de moins qu'un Allemand
Un Français touche 11.600 euros de moins qu'un Allemand
Qui peut réellement douter de l'importance des travailleurs frontaliers dans la vie économique du Grand-Duché? Pour les plus sceptiques, le Statec vient de livrer une étude réalisée sur l'année 2020 démontrant que les rémunérations des salariés frontaliers entrant sur le sol luxembourgeois s'élèvent à 12,3 milliards d'euros. Celles perçues par les frontaliers sortant (si si, ça existe...) s'élèvent quant à elles à 1,8 milliard. Soit, comme le souligne l'institut, «un déficit de 10,5 milliards dans la balance des paiements».
En 2020, le Luxembourg occupait la 3e place en Europe concernant le montant des rémunérations transfrontalières. Seuls l'Allemagne et la Suisse enregistrent de plus importantes rémunérations transfrontalières.
Un Français touche 11.600 euros de moins qu'un Allemand
Le rapport souligne qu'entre 2005 et 2020, le nombre de travailleurs frontaliers a augmenté de 3,9% de moyenne par an. Et rien ne semble pouvoir venir inverser cette courbe. Pas même la crise financière de 2008. On notera toutefois une légère baisse avec une augmentation «seulement» de 2,1% en 2020 liée incontestablement à la pandémie du Covid-19.
En 2020, le Luxembourg comptait précisément 204.489 frontaliers salariés avec une majorité de Français (52%) d'Allemands (24%) et de Belges (24%). Notons qu'au classement des principaux pays de provenance des frontaliers en Europe selon les rémunérations reçues de l'étranger, le Luxembourg occupe la 16e place, juste derrière la Croatie.
Au niveau des salaires, en 2020, les frontaliers français percevaient un salaire annuel moyen de 47.000 euros. Soit 11.100 euros de moins que leurs collègues belges (58.100 euros/an) et 11.600 euros de moins que leurs homologues allemands (58.600 euros/an). Cette différence s'explique, selon le Statec, par les secteurs d'activités occupés. Ainsi, les frontaliers français, plus jeunes également, sont surreprésentés dans le secteur de l'Horesca ou le commerce.
Enfin, sur les 13.374 frontaliers sortants, 11.801 travaillent pour des institutions européennes. Ce qui ne signifie pas qu'ils travaillent tous à Bruxelles et à Strasbourg. En effet, la majorité travaille pour des institutions installées sur le sol luxembourgeois (La commission européenne, la Banque européenne d’investissement, la Cour des comptes européennes, le Fonds européen de stabilité financière, la Cour de justice européenne et les écoles européennes sont installées au Luxembourg).
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