Un enseignant accusé d'avoir touché des élèves de manière indécente
Un enseignant accusé d'avoir touché des élèves de manière indécente
«Soudain, Lara* s'est retrouvée devant mon bureau», se souvient son ancienne maîtresse de classe à la barre. Elle avait l’air visiblement mal à l'aise, honteuse. Mais l'adolescente a fini par se confier à elle. Plus de dix ans plus tard, les souvenirs de cette conversation se sont toutefois estompés. L'enseignante s'appuie sur le récit qu'elle a fait à la police. «Je suis sûre que ce que j'ai dit à l'époque était vrai», a tenu à souligner l'enseignante mardi au début de son témoignage devant le tribunal.
Ce jour-là, Lara* parle de Christoph D. L'élève de neuvième du Lycée technique du centre (LTC) de l'époque affirme avoir été harcelée sexuellement par le professeur lors d'un cours de sérigraphie optionnel. Il l'aurait touchée de manière inappropriée et aurait eu des conversations déplacées avec elle. D'autres élèves formulent également des accusations similaires. Le ministère de l'Education engage une procédure disciplinaire contre le professeur. La police judiciaire interviendra également plus tard.
L'enseignant, aujourd'hui à la retraite, doit répondre de ses actes devant la justice depuis mardi. Le parquet reproche à cet homme de 59 ans d'avoir commis en 2012 des attouchements indécents sur trois élèves de moins de 16 ans. L'homme est en outre accusé de possession de matériel pédopornographique. Les enquêteurs ont saisi une grande quantité de fichiers compromettants sur ses appareils électroniques.
Le prévenu rejette les accusations
Le prévenu conteste les accusations de l'adolescente. Selon lui, ce sont des inventions et elles sont issues de l’imagination de Lara. Il en attribue la cause à une mauvaise notation, comme Christoph D. l'a laissé entendre devant le tribunal. Il aurait très bien noté la plupart de ses élèves, mais l'adolescente aurait séché les cours. Au cours de l'enquête, la jeune femme avait indiqué qu'elle n'avait plus suivi le cours par peur des agressions du professeur.
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Entre-temps, Christoph D. souligne qu'il a dû se rapprocher de ses élèves par nécessité pour leur montrer le travail sur les machines de sérigraphie. Mais c'était pour des raisons pédagogiques. La salle de classe était également trop petite pour le nombre d'élèves. Par la force des choses, il n'a pas toujours pu garder ses distances. D’après ses dires, il n'aurait cependant jamais touché une élève de manière indécente.
Le prévenu a également une explication pour les fichiers de pornographie enfantine que la police judiciaire a saisis sur son ordinateur. Les images problématiques auraient supposément atterri sur ses supports de données un peu par hasard. Il explique avoir déjà téléchargé du matériel pornographique en très grande quantité, il y a des décennies. Il les avait stockés sur des disques durs sans les avoir examinés au préalable. Plus tard, en parcourant les fichiers, il est finalement tombé sur des images de pornographie enfantine. Il les a immédiatement effacées.
Plus de 580 fichiers de pornographie enfantine
En fait, les enquêteurs ont reconstitué une grande partie des images et vidéos problématiques à partir de fichiers supprimés. Mais ils ont également trouvé certains d'entre eux dans des dossiers sur son ordinateur portable. Le prévenu affirme ne pas avoir eu connaissance de leur existence - sinon, il les aurait effacés, comme le souligne Christoph D.
La juge présidente n'a pas accordé beaucoup de crédit à ses explications. «Par hasard, on peut tomber sur une ou deux images», a déclaré la présidente. Mais à cette échelle, cela n'est guère crédible. Les enquêteurs ont saisi plus de 580 images au contenu clairement pédopornographique. De nombreuses autres ont été jugées douteuses. Dans ces fichiers, la police a notamment trouvé des images pour le moins douteuses d'écolières. Selon l'enquêtrice en chef, l'homme n'avait parfois photographié que les fesses ou la poitrine d'une jeune femme.
Selon un expert psychiatre, le prévenu a effectivement des tendances pédophiles. Sa déviance sexuelle n'est toutefois pas une pédophilie typique, car il a une préférence pour les adolescentes. L'accusé ne fait preuve d'aucune coopération.
Le procès se poursuivra ce mercredi avec le réquisitoire du ministère public.
*Le nom a été modifié par la rédaction.
Cet article est paru initialement sur le site du Luxemburger Wort.
Traduction: Megane Kambala
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