«Un congé collectif difficile à imaginer»
«Un congé collectif difficile à imaginer»
(DH) - La reprise, c'est lundi. Conformément à la décision prise par le gouvernement cette semaine, la première phase d'un retour à la normale de l'activité économique s'effectuera, notamment, par la réouverture des chantiers. Une mesure qui inquiète les syndicats dans le contexte de la pandémie, mais qui rassure Romain Schmit, le secrétaire général de la Fédération des Artisans. A condition de ne pas briser cette reprise bienvenue alors que les carnets de commandes sont remplis.
«Nous pouvons difficilement imaginer le maintien du congé collectif au courant de cet été», a fait observer Romain Schmit sur RTL ce jeudi matin. «Nous sommes en concertation avec les syndicats pour trouver des solutions», a encore indiqué le secrétaire général de la Fédération des Artisans (FDA), avant de mentionner que la traditionnelle pause estivale pourrait mettre davantage en péril certaines entreprises.
Romain Schmit a de la suite dans les idées. Dès la mi-mars, il avait déjà évoqué la perspective d'abolir le congé prévu du 31 juillet au 23 août, lors d'un entretien au Journal. Son idée de permettre aux entreprises de rester ouvertes l'été prochain pour générer un chiffre d'affaires avait été ensuite relayée par Roland Kuhn, le président de la Fédération des entreprises de construction et de génie civil. Ce dernier s'interroge aussi sur l'opportunité d'un nouvel arrêt de chantiers bloqués depuis le 20 mars.
Le secteur de la construction emploie quelque 35.000 salariés. Autant dire que la question préoccupe aussi la Fedil, en particulier Joël Schons, administrateur du Groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics. Ce dernier avait interpellé Dan Kersch (LSAP), le ministre du Travail, en début de mois, et avait livré ses sentiments quant à l'épineuse question du congé collectif. Dans la perspective d'une reprise de l'activité, il avait proposé deux options pour maintenir la cadence: soit le paiement d'une partie des congés, soit le passage à la semaine de 54 heures sur base volontaire.
«Tant que je serai ministre du Travail, c'est sûr, on ne touchera pas à la durée du travail», avait martelé Dan Kersch alors que le gouvernement a validé le passage de 48 à 60 heures le travail hebdomadaire pour les salariés des 14 secteurs considérés comme essentiels. Mercredi, le Premier ministre avait indiqué pour sa part que «des échanges sur cette question sont en cours, mais cela nécessite un accord entre tous les partenaires sociaux.»
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