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Un chasseur de moustiques quadrille tout le pays
Luxembourg 1 2 min. 02.10.2019 Cet article est archivé

Un chasseur de moustiques quadrille tout le pays

Francis Schaffner, chercheur associé en parasitologie à l'Université de Zurich, écume une bonne partie des points d'eau du pays à la recherche de larves et de moustiques adultes.

Un chasseur de moustiques quadrille tout le pays

Francis Schaffner, chercheur associé en parasitologie à l'Université de Zurich, écume une bonne partie des points d'eau du pays à la recherche de larves et de moustiques adultes.
Photo: Maurice Fick
Luxembourg 1 2 min. 02.10.2019 Cet article est archivé

Un chasseur de moustiques quadrille tout le pays

Maurice FICK
Maurice FICK
Pour éviter une épidémie et savoir à l'avenir si les insectes transmettant des virus dangereux vivent chez nous, le Luxembourg crée son premier atlas des moustiques. Un travail de fourmi confié à un spécialiste de l'Université de Zurich. Suivons-le.

La dengue, le chikungunya ou la fièvre brutale du Nil occidental (West Nile) sont autant de maladies plus si lointaines qui ont un point commun: elles sont transmises par des virus qui sont eux-mêmes véhiculés par des moustiques. Pour que les instances sanitaires puissent assurer une surveillance optimale, voire donner l'alerte à l'avenir, faut-il qu'elles sachent quels insectes nichent dans quelles régions du pays.


Ces insectes dangereux surveillés de très près
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C'est tout l'intérêt de l'atlas des moustiques, outil inédit au Luxembourg que la direction de la Santé, le ministère de l'Environnement et le Musée national d'histoire naturelle (MNHN) de Luxembourg veulent publier début 2021. 

Pour y parvenir, le Dr Christian Ries, conservateur à la section d'écologie du musée et en charge du projet pour lequel ont été investis 110.000 euros sur deux ans, s'est allié à un chasseur de moustiques professionnel. Rencontré en plein travail à Wiltz, Francis Schaffner, entomologiste médical et vétérinaire, explique comment il procède:

Marécages, mares de forêt ou de jardin, tonneau d'eau de pluie et surtout les bouches d'égout (elles sont équipées d'un siphon au Luxembourg), partout où stagnent des eaux, des moustiques sont susceptibles de pondre leurs œufs. Ce sont ses terrains de chasse privilégiés. 

Avec son petit filet pour attraper les larves et ses pièges pour attirer les moustiques adultes grâce à du CO2 artificiel, Francis Schaffner, chercheur associé en parasitologie à l'Université de Zurich, voyage à travers tout le pays en cet automne 2019 comme il l'a déjà fait au printemps et cet été. 

Avec sa pipette, Francis Schaffner dépose les larves dans un flacon. Elles seront ensuite analysées de près dans son laboratoire.
Avec sa pipette, Francis Schaffner dépose les larves dans un flacon. Elles seront ensuite analysées de près dans son laboratoire.
Photo: Maurice Fick

Un travail méthodique. «Nous avons divisé le pays en 138 carrés de cinq kilomètres par cinq kilomètres de côté. Dans chaque carré sont effectués des prélèvements dans trois types de milieux: naturels, urbains et semi-naturels. A cette période de l'année, on s'attend à trouver d'autres moustiques qu'en été», explique le Dr Christian Ries. 

Pour établir un atlas aussi complet que possible, la chasse aux moustiques se fait sur deux années étant donné que les conditions climatiques influencent directement les populations d'insectes. De manière générale, plus il y a d'eau, plus les moustiques se développent. Raison pour laquelle les gravières de  Remerschen sont un vrai «hotspot» pour les chasseurs de moustiques.


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