Un Autofestival sous haute protection
Un Autofestival sous haute protection
Habituellement, quand la Fédération des distributeurs automobiles annonce une nouvelle édition de l'Autofestival, il est question de bonnes affaires, nouveaux modèles, ouvertures exceptionnelles. Pour 2021, c'est un autre mot qui revient sans cesse dans les propos du président de la Fedamo : santé. Et Philippe Mersch de commenter : «Cette 57e édition sera essentielle pour la bonne santé d'un secteur économique majeur du Luxembourg (qui pèse 5.000 emplois et 1,5 milliard d'euros de chiffres d'affaires). Comme elle sera importante pour la santé de nos clients et celle de nos équipes».
Autrement dit, si du 25 janvier au 8 février, rabais et carrosseries polishées seront bien au rendez-vous, les carnets de commande ne se rempliront que si le virus se tient éloigné des automobiles, de ceux qui les proposent et ceux qui rêvent d'acheter. «La confiance, c'est la base du commerce. Cette fois, il faut donc s'adapter à ce virus», rappelle avec calme Marc Devillet, directeur général du groupe Autopolis.
Pour la première fois, le secteur s'est donc rapproché du ministère de la Santé pour préparer l'Autofestival. Discutant avec les spécialistes afin d'établir un protocole sanitaire qui rassurera d'un côté (et permettra le fonctionnement des 188 showrooms du pays) et offrira le cadre strict pour que les garages ne se retrouvent pas, eux aussi, infectés. «Car le risque est aussi grand pour nous qu'un vendeur soit contaminé. Alors le reste de l'équipe commerciale devient cas contacts et l'on peut tout arrêter», craignent les professionnels autant qu'une chute de leur chiffre d'affaires.
Aussi, la Fedamo a-t-elle listé pour ses 150 entreprises adhérentes un listing de recommandations. Protection sur le volant, le levier de vitesse, sièges, manuel du test drive avec client et vendeur à bord, stylo individuel pour signer le contrat: tout y est détaillé. Distanciation sociale, utilité des cloisons plexiglas, désinfection des véhicules entre chaque client ou des systèmes de paiement, les règles sont là pour s'assurer que cette édition prolongée sur deux semaines se déroulera sans soucis. Sachant que pour le nombre de visiteurs autorisés, les garages devront se plier aux mesures applicables dans tous les commerces luxembourgeois : un client pour 10 m2 de surface de vente.
A l'aube de 2021, le président de la Fédération des distributeurs auto et ses collègues, ne cachent pas que le rendez-vous sera primordial. «Une édition classique de l'Autofestival représente entre 20-30% des ventes de l'année, note Philippe Mersch. Et si, en 2020, le marché auto a chuté de 17,9% en moyenne, certaines marques ont plongé plus encore. Elles ne se relèveront pas si l'année débute mal...»
Alors, certes, 2021 ne se terminera certainement pas avec les chiffres de vente de 2019 (année record, avec 55.008 immatriculations). Mais pas question non plus de vivre une année de plus avec un marché aussi durement en berne. «Jamais en 18 ans, le secteur n'avait connu une telle baisse», souligne la Fedamo en analysant le chiffre de 45.189 immatriculations officialisés durant les douze derniers mois.
Aussi, la profession remet-elle son sort entre les mains du public. «Les premiers jours ont montré un frémissement dans les concessions, c'est bon signe» veut se rassurer, Marc Devillet. Et puis les primes d'Etat pour encourager le passage à des véhicules électriques ou hybrides restent d'actualité. Au vu du bond enregistré sur ces modèles, les différentes firmes mettront en avant leur e-gamme. «Car même si c'est peu visible dans le trafic mais aujourd'hui, un véhicule sur cinq en circulation au Grand-Duché dispose d'une motorisation électrique.»
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
