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Un antivax condamné pour avoir minimisé l'Holocauste
Luxembourg 2 min. 04.06.2022 Cet article est archivé
Chambre pénale de Diekirch

Un antivax condamné pour avoir minimisé l'Holocauste

Le tribunal de Diekirch a rendu jeudi un jugement de principe.
Chambre pénale de Diekirch

Un antivax condamné pour avoir minimisé l'Holocauste

Le tribunal de Diekirch a rendu jeudi un jugement de principe.
Photo: Nico Muller
Luxembourg 2 min. 04.06.2022 Cet article est archivé
Chambre pénale de Diekirch

Un antivax condamné pour avoir minimisé l'Holocauste

Steve REMESCH
Steve REMESCH
C'est un jugement de principe qui a été rendu par la chambre pénale de Diekirch. Désormais, quiconque assimile les mesures sanitaires du gouvernement aux crimes du nazisme est passible de poursuites.

Pour la première fois au Luxembourg, un antivax a été condamné pour avoir comparé la politique sanitaire du gouvernement durant la crise sanitaire aux crimes du nazisme. Jeudi, la chambre correctionnelle de Diekirch a condamné en première instance un homme de 34 ans originaire de Wiltz à une amende de 750 euros pour minimisation et négation de la Shoah, c'est-à-dire du génocide nazi de 5,6 à 6,3 millions de Juifs européens pendant la Seconde Guerre mondiale.

Étoile juive «non vaccinée» et carte d'identité aryenne 


Alle Parteien haben nun 40 Tage Zeit, um gegen das Urteil Einspruch einzulegen.
Deux ans de prison pour avoir minimisé l'Holocauste
C'est un jugement qui a son importance : les juges envoient un signal clair contre les comparaisons nazies des opposants à la vaccination.

Bernard K., qui dirige professionnellement un centre d'accueil pour réfugiés, avait publié à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux des images et des déclarations que le tribunal a désormais considérées comme des actes punissables. Il a ainsi publié une étoile juive avec l'inscription «Non vacciné» ainsi que d'autres photomontages assimilant les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie à des motifs de persécution des Juifs, ou encore des certificats de vaccination covid avec le passeport des ancêtres datant de l'époque nazie. 

L'accusé s'est montré compréhensif lors du procès. Il a estimé que les contributions étaient satiriques. Il n'avait pas conscience de leur portée. Lorsque le juge en chef lui a demandé dans quelle mesure il considérait ses actes comme erronés, l'homme de 34 ans n'a pas donné de réponse concrète. 

Un jugement qui fera date 

Dans ce procès, ce n'est pas tant la peine prononcée qui devrait être décisive, car elle est bien en dessous des possibilités légales, mais plutôt le fait qu'une condamnation ait été prononcée pour avoir minimisé les souffrances des victimes du nazisme. En effet, si le jugement en première instance est maintenu, cette décision judiciaire aura un caractère indicatif pour tous les procès à venir. 


ARCHIV - 05.04.2021, Berlin: Bei einer Demonstration gegen die Einschränkungen durch die Pandemie-Maßnahmen der Bundesregierung trägt ein Teilnehmer eine Armbinde mit einem gelben Stern, der an einen Judenstern erinnern soll, mit der Aufschrift «Ungeimpft». Nach der Zunahme des Antisemitismus in der Corona-Krise wollen Institutionen in Bayern auch im Jahr 2022 gegen die Vorurteile vorgehen. (zu dpa «Der neue Antisemitismus und die alte Brunnenvergifter-Legende») Foto: Christophe Gateau/dpa +++ dpa-Bildfunk +++
Des antivax accusés de minimiser l'Holocauste
Des opposants à la vaccination et aux mesures critiquent la gestion de la crise sanitaire en faisant des comparaisons nazies de mauvais goût.

Cette importance extraordinaire du procès avait également été soulignée par l'accusateur lors de la procédure : «Le jugement montrera si notre législation qualifie de punissables les actes moralement condamnables». C'est ce que vient de faire la chambre pénale de Diekirch. Toutes les parties peuvent faire appel dans un délai de 40 jours. 

Pour la négation, la minimisation ou l'apologie de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre ou de génocides, la loi pénale prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement et des amendes allant jusqu'à 25.000 euros. Dans leur jugement, les juges ont conclu, au vu de la gravité objective des faits reprochés et de la situation personnelle de l'accusé, qu'une peine de prison n'était pas adéquate dans ce cas. Le ministère public avait également requis une amende de 2.000 euros au vu des remords de l'accusé, de l'estimation qu'il n'avait pas agi pour des motifs racistes et de son casier judiciaire vierge lors du procès.

Rappelons que l'enquête avait été ouverte suite à un rapport du portail «anti-hatepeech» de Bee Secure Stopline. 

Cet article a été publié pour la première fois sur www.wort.lu/de

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