Trouver «un équilibre» entre risque et bénéfice du vaccin
Trouver «un équilibre» entre risque et bénéfice du vaccin
(m.d. avec Maximilian Richard et Jörg Tschürtz) Le covid a beau faire partie intégrante de la vie quotidienne depuis plus d'un an, ce virus suscite toujours interrogations et doutes, notamment concernant la vaccination. En tant que présidente du Conseil supérieur des maladies infectieuses, le Dr Thérèse Straub a contribué au développement de la stratégie vaccinale du Grand-Duché. Elle répond aux questions des lecteurs du Luxemburger Wort.
Est-il nécessaire de se faire vacciner si l'on a déjà eu le covid?
Dr Thérèse Straub - «Oui, vous devez vous faire vacciner même après avoir contracté le virus. Toutefois pour les personnes qui sont tombées malades relativement récemment, par exemple au début de l'année, une seule dose suffit. Ces personnes ont plus d'anticorps que celles qui ont été vaccinées deux fois sans tomber malades. En revanche, celles qui ont été infectées il y a longtemps ont besoin de deux doses de vaccin.
Dans les deux cas, mieux vaut attendre trois mois après l'infection avant de se faire vacciner. D'une part, les anticorps assurent une protection suffisante pendant sur cette période. D'autre part, une injection du sérum trop prématurée provoque davantage d'effets secondaires chez ces patients. Ils ont plus de fièvre, de maux de tête et de douleurs musculaires.
Est-il toujours possible de transmettre le virus après avoir reçu les deux doses vaccinales?
«Oui, c'est possible, mais cela arrive rarement. Les études actuelles montrent que les personnes vaccinées peuvent être infectées, mais que leur charge virale est beaucoup plus faible. Cela signifie également que les agents pathogènes sont moins transmis.
Comment l'efficacité des vaccins est-elle déterminée par rapport aux variants?
«Les études qui ont été menées pour les approbations des sérums n'incluaient pas à l'époque les variants. Ceux-ci ne sont apparus qu'à la fin de l'année dernière. Par conséquent, l'efficacité des vaccins n'a pas été testée, que ce soit sur le variant anglais, sud-africain ou indien. Toutefois, rétrospectivement, on a vérifié si les anticorps des vaccinés pouvaient surmonter les différents variants.
AstraZeneca, par exemple, n'a qu'un faible effet contre le variant sud-africain. Par conséquent, les injections avec le sérum du laboratoire anglo-suédois ont été arrêtées en Afrique du Sud. Les agents ARNm produits par les laboratoires Pfizer ou Moderna offrent également une protection moindre contre ce variant, mais elle est supérieure à celle d'AstraZeneca.
Y a-t-il des facteurs qui augmentent le risque de thrombose après une vaccination avec AstraZeneca ?
«Aucun n'a été identifié. Des enquêtes sont en cours, mais nous avons observé que les facteurs de risque courants de thrombose, comme la prise de la pilule ou le surpoids, ne semblent pas avoir d'effet. Il est vrai que davantage de femmes ont développé des caillots sanguins après une injection, mais c'est aussi parce qu'elles sont plus nombreuses que les hommes à s'être fait vacciner.
De manière générale, il y a toujours un équilibre à trouver entre les avantages et les risques de la vaccination. Nous avons recommandé aux personnes de moins de 30 ans de ne pas se faire vacciner avec AstraZeneca, car le risque de mourir du covid est relativement faible pour cette catégorie de la population. Alors pourquoi prendre un risque aussi minime soit-il? Nous avons fait la même recommandation aux patients de 30 à 54 ans qui présentent un risque de développer une forme grave de la maladie.
Le vaccin d'AstraZeneca présente-t-il d'autres risques d'effets secondaires ?
«Les patients ayant reçu une dose d'AstraZeneca ont dans l'ensemble eu plus de fièvre, de douleurs musculaires et de maux de tête, que l'on peut facilement soulager avec du paracétamol. Certains ont observé une baisse du nombre de plaquettes sanguines, qui se caractérise par de petits points rouges sur les jambes.
Des embolies pulmonaires et des thromboses de la veine sinusale peuvent également se développer, mais ces effets secondaires sont faciles à traiter. Quoi qu'il en soit si dans les trois semaines suivant une vaccination, vous présentez des symptômes qui vous semblent anormaux, vous devez contacter votre médecin.»
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