«Trop tôt pour parler d'une seconde vague»
«Trop tôt pour parler d'une seconde vague»
22 nouveaux cas vendredi, le... double samedi, puis à nouveau 25 nouvelles infections dimanche, des chiffres que le Luxembourg n'avait plus connus depuis le mois d'avril. Ce rebond du coronavirus a de quoi inquiéter à l'heure où les écoliers sont à nouveau réunis en classes complètes depuis ce lundi matin. Préoccupée par ce phénomène, Paulette Lenert (LSAP), la ministre de la Santé a déclaré ce lundi sur RTL que «nous saurons d'ici le milieu de cette semaine si la tendance est confirmée». S'il est encore, selon elle, «trop tôt pour parler d'une seconde vague», elle qualifie néanmoins cette évolution d'«inquiétante».
La ministre précise que la majorité des infections recensées ces derniers jours proviennent de «groupes clairement identifiables» et sont le fait de «personnes privées». Phénomène remarquable selon elle: 80% des personnes nouvellement infectées présentent des symptômes nets et typiques de la maladie, alors qu'auparavant, 80% des infections étaient bénignes ou passaient carrément inaperçues.
Paulette Lenert en a profité pour glisser que des discussions sont en cours pour introduire une application de traçage des infections au Luxembourg. Toutefois, en attendant, la direction de la Santé continuera à utiliser la méthode analogique pour suivre les contacts des personnes possiblement infectées.
La ministre de la Santé a aussi fait le point sur la campagne de dépistage à grande échelle, avouant que «jusqu'à présent, seuls 20% des personnes contactées, soit environ 100.000 personnes ont répondu à l'appel». Pour rappel, en tout 177.217 personnes ont été testées depuis le début de la pandémie au Luxembourg, dont près de 130.000 résidents.
Par ailleurs, ce week-end dernier, le ministère de la Santé s'est servi de Facebook pour appeler la population à s'abstenir de faire de grandes fêtes malgré le beau temps. «Évitez ce risque, afin que le nombre d'infections n'augmente pas davantage», écrit le ministère sur le réseau social. Le ministère de la Santé qui en appelle «au bon sens et à la responsabilité de chacun», vu que les interdictions strictes sont devenues rares depuis l'introduction des lois covid la semaine dernière.
Pour sa part, Jean-Claude Schmit, le directeur de la Santé s'est dit «surpris» par «la rapidité» avec laquelle le virus a brusquement refait surface. Avec les mesures de déconfinement, le scientifique estimait ce lundi sur les ondes de la radio 100,7 à «une soixantaine par jour» le nombre de contacts des personnes infectées. Ce qui nécessite un énorme travail de traçage. Jean-Claude Schmit précise que la moitié des 44 nouveaux cas recensés samedi proviennent d'«une fête organisée par un groupe d'amis au milieu du mois juin». Le directeur de la Santé a aussi insisté sur le respect des mesures d'hygiène et des recommandations de prudence, ajoutant qu'«il appartient au gouvernement de décider si de nouvelles mesures s'avèrent nécessaires».
Compte tenu de cette hausse subite des chiffres de l'infection, des voix se sont élevées contre la réunification des classes dans les écoles, prévue à partir de ce lundi. C'est le cas notamment du syndicat d'enseignants Féduse, pour qui un tel regroupement poserait non seulement des problèmes sanitaires, mais aussi des soucis d'organisation. Car le système scolaire devrait s'adapter à une nouvelle situation pour la quatrième fois depuis le début de la crise.
Ce n'est pas parce qu'une fête sauvage a eu lieu (...) que les classes ne seront pas regroupées ce lundi
Face à ces critiques, Claude Meisch (DP), le ministre de l'Éducation nationale a rétorqué dimanche sur les ondes de RTL que «de plus grands groupes d'infections semblent en fait provenir d'endroits où les gens se rassemblent de manière incontrôlée, comme des fêtes de famille ou des rassemblements à l'extérieur, dans les parcs ou les lieux publics». Et d'ajouter que «si des cas isolés ont été constatés dans les écoles, ils ne proviennent pour la plupart pas des bâtiments scolaires eux-mêmes, mais de l'extérieur». Car, «en règle générale, on ne se fait pas infecter à l'école».
Ferme et déterminé, Claude Meisch a affirmé que «ce n'est pas parce qu'une fête sauvage a eu lieu quelque part dans un parc ou parce qu'une réunion de famille n'a pas été aussi respectueuse des règles qu'elle aurait dû l'être que les classes ne seront pas regroupées ce lundi».
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