Travaux au Bobësch: les opposants battus mais pas abattus
Travaux au Bobësch: les opposants battus mais pas abattus
Vendredi 2 décembre, le tribunal administratif, statuant en référé, a rejeté la demande introduite, entre autres, par le collectif BIGS (Biergerinitiative Gemeng Suessem ASBL) à la fin du mois de novembre. Ce dernier souhaitait voir suspendre la réalisation de travaux prévus entre le Bobësch et le Zamerbësch, au niveau du CR110 entre Bascharage et Sanem.
L'administration des Ponts et Chaussées va donc pouvoir entamer ce chantier, qui consiste en l'enfouissement, encore plus profondément qu'à l'heure actuelle, des gazoducs d'Air Liquide et de Creos. Et cela pour préparer le futur réaménagement du CR110 (création d'un passage à faune et d'un chemin mixte), mais aussi ne pas entraver les projets futurs de l'entreprise spécialisée dans la production de verre plat Guardian-Luxguard, installée à Käerjeng et qui prévoit l'installation d'un nouveau four.
0,115 hectare et cinq arbres
Dans sa décision, «le président du tribunal administratif a en effet notamment estimé que les seuls travaux actuellement projetés, touchant concrètement 0,115 hectare et cinq arbres, n'étaient pas de nature à entraîner un préjudice grave et définitif justifiant l'arrêt provisoire des travaux», explique le tribunal administratif. «Le nombre d'arbres et d'arbustes à enlever sera limité au minimum nécessaire», ont également réagi le ministère de la Mobilité et les Ponts et Chaussées, soulignant que «toutes les précautions seront prises pour protéger les chauves-souris» présentes à cet endroit.
Battu mais pas abattu, le collectif BIGS a répliqué ce lundi 5 décembre, par voie de communiqué, cosigné par le Mouvement écologique (régionale sud) et Natur&ëmwelt Gemeng Suessem. Tout d'abord, sur les cinq arbres évoqués par le tribunal, «trois peuvent et doivent être sauvés en toute hypothèse. En outre, beaucoup d'autres petits arbres et broussailles seront arrachés», soulignent les militants environnementaux.
Une alternative est possible selon les militants
Concernant les travaux qui peuvent démarrer, peut-être dès ce mois de décembre, les défenseurs du Bobësch indiquent qu'ils vont contacter l'administration des Ponts et Chaussées, car ils croient toujours à une alternative à l'abattage d'arbres et au défrichement. «Nous continuons à contester la nécessité d'abaisser les canalisations à cet endroit (...). Mais comme les Ponts et Chaussées y tiennent manifestement, nous sommes favorables à une solution qui préserve les arbres, soit en utilisant la tranchée existante dans le Bobësch, soit en prévoyant un tracé par le chemin piétonnier du Bobësch et le trottoir le long du CR110. Il existe définitivement d'autres solutions que de déboiser sur la surface retenue», écrivent-ils.
Enfin, et surtout, comme l'a précisé le tribunal administratif dès vendredi et comme le rappellent les militants ce lundi, cette décision en référé du tribunal est distincte du recours en annulation déposé par la BIGS et d'autres requérants, action qui doit encore être jugée. D'ailleurs, les différentes parties doivent se retrouver au tribunal la semaine prochaine pour avancer sur le dossier.
Le combats des opposants se poursuit
Un dossier sensible puisqu'il concerne, plus largement, le projet de route de contournement de Bascharage, à travers le Bobësch et le Zämerbësch, en partie dans une zone classée Natura 2000. L'été dernier, de jeunes activistes avaient même occupé les bois pendant quelques jours, sous la banderole «De Bësch bleift» (la forêt reste), pour sensibiliser la population à leur combat. Un week-end rythmé par des ateliers, des workshops, des balades à pied ou à vélo avait aussi été organisé, par les associations citées précédemment mais aussi Youth for Climate ou encore Greenpeace.
Cet été, des militants écologistes ont occupé une forêt près de Käerjeng pour protester contre la construction d'un gazoduc. Celui-ci doit traverser une zone Natura 2000, ce qui entraînerait l'abattage de nombreux arbres.
Les opposants à la route de contournement de Bascharage voient dans ces travaux d'abaissement des canalisations de gaz une première étape du projet, ce que le ministère et les Ponts et Chaussées démentent. De toute manière, «il a été assuré devant le tribunal qu'en dehors de cette nouvelle pose de tuyaux, plus aucun autre travail ne sera effectué dans le cadre de l'autorisation du 19 novembre 2020 contestée», précise le collectif BIGS dans son communiqué.
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