Tout comprendre des élections européennes
Tout comprendre des élections européennes
Débutées jeudi aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les résultats des élections européennes 2019 ne seront connus que dimanche, aux alentours de 23h. Le temps aux quelque 427 millions d'électeurs en âge de voter de choisir les futurs eurodéputés. Particularité de cette élection 2019, le nombre d'élus qui siégeront à Strasbourg n'est, à l'heure actuelle, toujours pas connu en raison des incertitudes qui planent encore autour de la date d'entrée en vigueur du Brexit.
Avec 751 élus à désigner - ou 705 sans la présence des Britanniques -, ce scrutin se place sur la deuxième marche des élections les plus importantes au monde, derrière celui qui s'est déroulé jeudi en Inde. Au Luxembourg, les 283.683 électeurs inscrits devront élire six eurodéputés. Soit le nombre minimal d'élus d'un même pays au Parlement européen, en vertu de la règle de représentativité démographique au sein de l'UE.
À l'inverse, l'Allemagne, la France et l'Italie seront les pays les mieux représentés avec 96, 79 et 76 élus. Pour parer à l'éventuel départ des eurodéputés britanniques, les électeurs français et italiens devront d'ailleurs désigner cinq et trois députés «de réserve» qui ne siégeront que le jour où le Royaume-Uni quittera l'UE.
Au Luxembourg, dix partis sont officiellement en lice pour ces élections européennes. Soit 60 candidats, répartis de manière presque paritaire, les listes présentées enregistrant officiellement 32 hommes et 28 femmes. Un léger déséquilibre, malgré la loi de décembre 2016 qui impose la présence de 50% de candidates sur les listes.
Une fois élus, les nouveaux eurodéputés entreront en fonction courant juillet. Mais pour pouvoir fonctionner correctement, la nouvelle assemblée devra se structurer en groupes politiques, dotés pour chacun d'entre eux d'un temps de parole et de postes dans les différentes commissions parlementaires. D'où la nécessité, pour les élus issus des États membres de se regrouper par affinités politiques.
Cette étape indispensable franchie, les députés de Strasbourg doivent ensuite s'attaquer au renouvellement de la Commission européenne, incarnation du pouvoir exécutif au sein de l'UE. Une mission qui ne pourra être accomplie qu'avec l'aide des gouvernements des États membres qui devront s'être accordés sur un(e) candidat(e). Cette personnalité devra non seulement disposer d'un profil consensuel pour répondre aux attentes des chefs d'État et de gouvernement mais aussi avoir des appuis suffisamment puissants au Parlement pour voir sa candidature validée par une coalition majoritaire au sein du Parlement. Ce feu vert de Strasbourg ne se fera pas avant d'avoir auditionné les candidat(e)s.
Si les textes européens dédiés à la procédure de désignation du président de la Commission indiquent juste que le candidat proposé doit «tenir compte du résultat des élections européennes», le scénario de 2014 pourrait ne pas se reproduire. Il y a cinq ans, Jean-Claude Juncker, alors chef de file du PPE, groupe politique vainqueur des élections, avait été désigné pour diriger la Commission. Cette année, en cas d'absence de résultat net entre les différents groupes politiques issus du Parlement, le choix d'un candidat consensuel pourrait prévaloir. Le nom de Michel Barnier, actuel négociateur en chef pour le Brexit, circule notamment. En attendant, plusieurs candidats font campagne notamment via différents débats.
Selon le calendrier prévisionnel, le renouvellement complet des instances européennes doit être achevé. Le Parlement européen sera alors composé de 751 ou 705 députés - selon que le Brexit ait déjà eu lieu ou non - et d'un collège de 26 ou 27 commissaires européens. Un par pays membre à l'exception du pays dont est issu le président de la Commission. Tous devront travailler ensemble jusqu'en 2024 avec les gouvernements des États membres afin de faire voter les lois et donner les impulsions politiques à l'Union européenne.
