«Aucune discussion ne devra être taboue»
«Aucune discussion ne devra être taboue»
«C'est maintenant que nous devons aider les citoyens et les entreprises». Xavier Bettel (DP) a rappelé ce mercredi lors de la conférence de presse à l'issue des rencontres bilatérales avec le patronat et les syndicats l'urgence de trouver des solutions pour alléger la facture des ménages et des entreprises, face à la hausse des prix de l'énergie et aux taux d'inflation qui atteignent des records.
Ces rencontres avaient pour but d'analyser la situation actuelle, «pour en obtenir le meilleur aperçu possible» et de préparer la prochaine réunion tripartite qui débutera ce dimanche. Elle devrait durer trois jours, mais pourrait être prolongée si cela s'avère nécessaire.
Au centre des discussions ce mercredi se trouvaient les derniers chiffres et perspectives du Statec sur l'inflation. «Les nouveaux calculs confirment la tendance inflationniste de ces derniers mois. Dans tous les scénarios développés, l'inflation reste élevée», a expliqué Xavier Bettel. Qui a ajouté: «Nous sommes dans un tout autre scénario qu'en mars quand nous avons signé le dernier accord tripartite», ce qui rend la situation particulièrement difficile à prévoir.
Un scénario tout autre aujourd'hui
Le Premier ministre a rappelé qu'à l'époque de la signature de l'accord, la «prochaine tranche indiciaire avait été prévue pour début 2024!». La configuration est tout autre aujourd'hui puisque le scénario le plus pessimiste du Statec prévoit jusqu'à «4 nouvelles tranches dans les 10 mois à venir en plus de celle qui a été reportée».
Le scénario central, le plus probable, fait quant à lui état d'un taux de 6,6% pour 2022 et également de 6,6% pour 2023. «Le seuil serait dépassé pour une nouvelle tranche indiciaire au 4e trimestre de cette année, en novembre probablement». D'autres interviendront au premier trimestre de 2023, en mars, puis au 3e trimestre en septembre. A cela s'ajoute encore celle qui a été reportée cette année, qui sera déplacée en avril prochain.
Les prochaines tranches «pas déplacées d'office»
Sur base de cette analyse, les discussions ont abouti à quatre conclusions. «L'inflation alimentée par le tarif de l’énergie est un véritable fardeau pour les citoyens et les entreprises. Il faut trouver de nouvelles solutions. C'est dans cet objectif que la tripartite se réunira à partir de ce dimanche», a exposé Xavier Bettel.
Le Premier ministre a également souligné que «l’accord de mars ne peut pas simplement être adopté au vu de cette nouvelle situation». Les prochaines tranches indiciaires «ne seront pas déplacées d'office», indique-t-il. «Il faut trouver de nouvelles solutions qui soient adaptées».
«Une aide rapide pour les citoyens et les entreprises»
Troisième conclusion qui s'est dégagée des discussions bilatérales de ce mercredi après-midi: il faut une aide rapide pour les citoyens et les entreprises. «Et pour cela, il faut trouver rapidement un accord». Xavier Bettel a expliqué que si la tripartite ne débouchait sur rien de concret mardi, les travaux se poursuivraient. «Il faut trouver un accord pour fin septembre ou début octobre au plus tard. Les températures ont déjà baissé et l'hiver arrive bientôt». Un appel a été lancé aux partenaires sociaux «pour qu’ils abordent les négociations avec un esprit ouvert».
Pour Xavier Bettel en effet, «il ne serait pas responsable, au vu de la hausse des prix et des factures que les gens vont recevoir, de ne pas mettre en place des compensations et de ne pas écouter les craintes de la population.» Selon lui, il est «impensable que les gens se posent la question de savoir s'ils ont les moyens financièrement de chauffer leur maison».
«Etre préparé à toutes les évolutions possibles»
Le Premier ministre a également souligné l'importance d'être «préparé à toutes les évolutions possibles». «Je ne sais pas dire comment la situation va évoluer et quel scénario se produira. Peut-être que cette réunion tripartite sera la dernière. Personne ne le sait. Il faut tout faire pour soutenir la population. Par exemple, en réduisant les coûts d’énergie pour les citoyens et les entreprises. Ça, c'est une mesure concrète», a-t-il lancé.
L'ensemble de ces points sera abordé déjà ce jeudi lors du conseil de gouvernement- qui se réunit pour voir dans quelle mesure la population luxembourgeoise peut être aidée en matière de dépenses énergétiques- et avec les partenaires sociaux ensuite durant la tripartite. «Nous devons négocier tous ensemble pour voir comment apporter les meilleures réponses dans cette crise extraordinaire. Nous avons actuellement un taux d’inflation que nous n’avons plus connu depuis 30 ou 40 ans au Luxembourg», a rappelé le Premier ministre.
Ces réponses ne devront cependant en aucun cas mettre la stabilité du pays en jeu. «Il ne faut pas mettre en péril le triple A», a insisté Xavier Bettel. Qui a rejeté également la possibilité de dépasser les 30% d'endettement public, seuil qui a été fixé par l'accord de gouvernement.
Tous les scénarios se trouvent donc sur la table. «Aucune discussion ne devra être taboue», estime le Premier ministre, qui promet que le gouvernement ne laissera «personne pour compte».
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