Tous les résidents ne sont pas prêts à «faire un geste»
Tous les résidents ne sont pas prêts à «faire un geste»
Mieux vaut prévenir que guérir. Bien que l'approvisionnement en gaz soit pour l'heure assuré sur le territoire, le Luxembourg pourrait bien connaître un «hiver difficile», prévenait lundi Claude Turmes (Déi Gréng). Le ministre de l'Energie entend donc jouer la carte de la sécurité en invitant les résidents à réduire, dès à présent, leur consommation de gaz de 10%.
Certains n'ont toutefois pas attendu les recommandations du ministre pour agir, à l'image d'Alexandre. Ce trentenaire, résidant à Luxembourg-ville, a ainsi déjà coupé le chauffage. Si les températures actuelles le permettent, la perspective de l'hiver ne le décourage pas pour autant. «Je vais acheter des couvertures», assure ce père de famille.
Un caillou dans la chaussure dont n'a pas à se préoccuper Pierre. Ce Français d'origine a «la chance d'habiter un appartement récent» qu'il n'a «jamais eu besoin de chauffer». Ses principales dépenses énergétiques résident donc dans le triptyque «salle de bains, cuisine et télétravail». S'il ne compte pas prendre de douches froides et manger des salades tout l'hiver, ce résident entend en revanche réduire son temps de télétravail. Car son bureau, sur son lieu de travail, «sera chauffé, que je l'occupe ou pas».
Pour lui, il s'agit là en effet d'«un bon moyen pour à la fois faire baisser sa dépense énergétique» et «rentabiliser une énergie qui sera dépensée quoi qu'il arrive». Mais à ses yeux, un geste devrait avant tout être demandé aux entreprises. «C'est la fête des lumières dans les zones commerciales toutes les nuits».
Un point de vue partagé par Anthony. Si le trentenaire prend soin d'éteindre son bureau le soir, à la maison, il ne compte en revanche «pas du tout changer ses habitudes», malgré une hausse des prix. Mais si ce commercial pourra se permettre de payer la facture, ce n'est pas le cas de tous les résidents, en particulier des ménages les plus défavorisés.
Gagnant à peine plus du revenu minimum, Manuela ne cache pas son inquiétude. Malgré une prise en charge des frais de réseau de gaz des résidents, les dépenses restent conséquentes pour sa famille. «Je ne sais pas comment je vais pouvoir joindre les deux bouts», soupire-t-elle. D'autant plus que pour la cinquantenaire, couper le chauffage ne fait pas partie des options. «Mon appartement est mal isolé, il fait parfois très froid», explique la mère de famille avant d'ajouter bien vouloir «tout de même faire un geste».
Une démarche que Fanette, 36 ans, considère non pas comme un effort, mais comme «du bon sens». Pour cette jeune maman, réduire sa consommation de gaz passe en effet par de «petits gestes au quotidien», que ce soit en limitant sa consommation d'eau chaude, baissant la température des pièces ou encore en utilisant les transports en commun.
Claude Turmes ne compte néanmoins pas seulement sur la bonne volonté des résidents. En début de semaine, le ministre et ses homologues de l'Union européenne (UE) se sont ainsi mis d'accord sur le fait que tous les réservoirs de gaz devaient être remplis à 80% au moins au 1er novembre. Et même à 90% les hivers suivants, à titre préventif.
A plus long terme, les 27 entendent par ailleurs accélérer le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. D'ici la fin de la décennie, 40% de l'énergie de l'UE devra ainsi provenir de sources renouvelables, contre des objectifs fixés à 32% jusqu'à présent. En parallèle, la consommation finale d'énergie devra elle être réduite de 36% d'ici 2030.
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