Toujours pas d'agrément pour Orpea au Luxembourg
Toujours pas d'agrément pour Orpea au Luxembourg
L'affaire secoue la France depuis maintenant une semaine. Le groupe Orpea, géant français des maisons de retraite, est accusé de manquements graves dans la prise en charge de ses résidents. Des révélations de maltraitances qui ont immédiatement inquiété trois députés du CSV. Ces derniers se sont empressés de demander une réunion en urgence de la Commission de la Famille et de l'Intégration, alors que le groupe projette l'ouverture de deux maisons de retraite au Luxembourg.
Fixé ce lundi matin par visioconférence, ce rendez-vous entre les députés et Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, doit faire le point sur ces dossiers en cours. «Après toutes ces accusations dans les médias, nous sommes bien évidemment inquiets», explique Max Hahn (DP), président de la commission. Une inquiétude qui s'explique par la volonté d'Orpea d'ouvrir sa première maison de retraite dans le pays dès le mois de mars prochain, à Merl.
Mais pour assurer l'ouverture de cet établissement, le groupe doit encore passer une étape: celle de l'obtention d'un agrément. «La ministre nous a informés que la demande d'agrément avait été transmise le 18 janvier. Pour l'heure, nous ne connaissons pas encore le délai de réponse», poursuit le député Max Hahn. Sans ce document, le groupe qui administre déjà 1.156 établissements dans 23 pays ne pourra respecter ses délais d'ouverture.
Des conditions strictes
Au-delà de faire l'objet de contrôles accrus, cette autorisation permet également à la maison de retraite de bénéficier d'un financement de la structure prise en charge à 50% par la sécurité sociale. «Les conditions à remplir pour obtenir cet agrément sont beaucoup plus exigeantes au Luxembourg. Bien sûr, nous sommes dans un Etat de droit, et si Orpea remplit ces conditions légales, le groupe aura bien évidemment le droit d'exercer», indique Max Hahn.
Parmi les critiques qui sont adressées à l'opérateur de maisons de retraite, se trouve notamment un système de rationnement des repas visant à améliorer la rentabilité du groupe. Dans le livre enquête «Les Fossoyeurs» du journaliste Victor Castanet, les soins d'hygiène et la prise en charge des résidents sont également montrés du doigt. Suite à ces révélations, le conseil d'administration de l'entreprise a annoncé dimanche soir le départ d'Yves Le Masne, directeur général du groupe depuis plus de dix ans, remplacé par Philippe Charrier, promu de président non exécutif à PDG.
Ce nouveau PDG doit assister, en compagnie du directeur d'Orpea France, Jean-Christophe Romersi, à une audience dans le bureau de la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon. Le membre du gouvernement a qualifié ces accusations «d'une gravité exceptionnelle».
Au Luxembourg, le sort du groupe sera donc fixé par le ministère de la Famille, qui a promis de tenir au courant les députés sur l'évolution du dossier. «La ministre a indiqué qu'elle convoquerait une nouvelle réunion de la Commission pour faire le point car il s'agit d'un dossier qui nous tient à cœur. Quand on parle de personnes âgées qui ont besoin de soins et qui sont maltraitées, on ne veut pas voir ça au Luxembourg», affirme Max Hahn.
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