Toujours le flou autour du déploiement du CovidCheck
Toujours le flou autour du déploiement du CovidCheck
Il est toujours difficile de combattre sur plusieurs fronts. Et s'il apparaît maintenant clair que le pays va devoir faire face à une quatrième vague épidémique, la fièvre gagne aussi du côté social. Confidentiels depuis un an et demi, les opposants aux mesures sanitaires commencent à gagner en ampleur (et la nouvelle Marche blanche annoncée pour ce 29 octobre sera un test pour mesurer l'ampleur de cette contestation). Mais le gouvernement voit aussi s'élever face à lui les syndicats luxembourgeois.
Ainsi, voilà des jours que CGFP, OGBL et LCGB ont fait connaître leurs craintes face au déploiement du CovidCheck à l'entrée des entreprises et des administrations annoncé pour le 1er novembre. Des doutes s'appuyant sur le manque de précisions dans la dernière loi Covid votée. Celle-ci ne précise nullement les modes d'application du dispositif de contrôle (testé, guéri, vacciné) des salariés.
Et pour l'heure, l'ultimatum posé au gouvernement par les trois organisations fait pschitt. Elles le constatent amèrement à nouveau ce jeudi : «Le gouvernement préfère faire la sourde oreille à toute solution alternative».
Pourtant la mise en application du dispositif approche. Et face à «l'inaction» de Xavier Bettel et ses ministres, les syndicats continuent d'estimer que la «mise en œuvre pratique» reste «aussi peu préparée, imprécise et ouverte à l'interprétation» que lorsque les premières critiques ont été formulées. D'où ce nouvel avertissement lancé à l'exécutif : «Dans les prochains jours, CGFP, LCGB et OGBL discuteront d'éventuelles actions syndicales et juridiques. Si le gouvernement laisse passer l'ultimatum du 31 octobre sans faire de concessions préalables, les trois syndicats annonceront leurs décisions communes dans les quinze jours suivant l'échéance».
Reste que dans le pays, petites entreprises ou grandes sociétés commencent à anticiper ce CovidChek en milieu professionnel. Une mesure qui reste facultative et dont les contours flous pousseraient à l'hésitation bien des dirigeants, voire au renoncement à la mise en place d'un tel checking des salariés au quotidien. Les uns font une croix sur la mesure, quand d'autres ne souhaitent l'appliquer que partiellement (à la cantine, pour les réunions, en session de formation).
A ce stade, les syndicats se félicitent des négociations avec les délégations du personnel ou les représentants des travailleurs qui ont pu être entamées sur le sujet. Un «dialogue social» de la base qui visiblement ne fait pas tache d'huile au niveau gouvernemental qui laisse le tissu économique du pays s'organiser à sa guise. Quitte à faire peser des menaces sur la sauvegarde des moyens de subsistance des salariés et des fonctionnaires.
En effet, comment doit réagir l'employeur face à un employé n'ayant pas un CovidCheck valide ou refusant de se soumettre au contrôle? Aucune réponse claire n'est établie. Par exemple, les syndicats soulignent qu'une personne peut rester non vaccinée (non seulement volontairement mais aussi pour des raisons médicales), comment sera préservé le droit au travail de ces personnes? A chacun d'en juger selon les cas? Pas très universel comme choix.
Comment (ré)agir ?
Aussi, les trois organisations viennent-elles de lister des recommandations à l'usage des travailleurs du public comme du privé qui, d'ici trois jours, pourraient se retrouver confrontés au CovidCheck à leur poste :
- Contactez votre représentant du personnel ou votre syndicat pour obtenir des informations complètes sur la situation, vos droits et vos obligations ;
- Ne signez pas les documents qui vous sont envoyés à votre domicile ;
- Si vous êtes convoqué à un entretien, contactez la délégation RH avant l'entretien ;
- N'acceptez en aucun cas des options alternatives (telles que le congé ou le chômage partiel).
Ainsi, même si Xavier Bettel a finalement accédé à la volonté syndicale d'organiser une tripartite «avant la fin de l'année», une nouvelle urgence se présente à lui. Et ni Patrick Dury, Nora Back et Romain Wolf, ni leurs «troupes» ne semblent avoir l'intention de renoncer à une mise au point avant l'introduction effective du CovidCheck en entreprise. La Toussaint et les jours suivants s'annoncent donc chauds.
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