Toujours à la recherche d'éducateurs
Toujours à la recherche d'éducateurs
«On a un problème!» Pas tous les jours qu'un ministre l'avoue... Pourtant, à la Chambre mardi, Claude Meisch (DP) n'a pas caché combien en tant que ministre en charge de l'Education et de la Jeunesse, il peinait à recruter en nombre suffisant des éducateurs. Une denrée précieuse à l'heure où les structures d'accueil (type crèches notamment) se multiplient, accompagnant la croissance de la population au Luxembourg.
En 2019, une étude de l'Université du Luxembourg avait même tenté de quantifier le besoin. Il était alors question de près de 800 postes à pourvoir sur le pays. Un chiffre déjà conséquent mais que le ministre libéral gonfle un peu plus encore, «car il ne s’agit là que de la demande des prestataires privés.» A le croire, juste pour le service d’éducation et d’accueil placé sous sa responsabilité, «plus de 250 éducateurs doivent aussi être recrutés tous les ans».
Evidemment qu'au-delà du constat, des pistes de solution sont avancées. Mais à la vérité, l'hypothèse soutenue par Claude Meisch d'ouvrir plus largement la formation à cette profession est loin de faire l'unanimité. En témoigne, notamment, cette pétition publique qui en quelques heures a recueilli quelque 4300 signatures. La demande est on ne peut plus explicite : retrait du projet de réforme de la formation tel qu'envisagé par le ministère... Un coup direct porté et qui fait quelque peu vaciller l'auteur du projet de loi : «Il faudrait, au moins, oser engager un projet pilote pour voir s’il est possible de conjuguer les formations de la section sciences sociales et celle d’éducateur», a ainsi avancé Claude Meisch face aux députés.
Une filière express contestée
Reste que le besoin de personnels encadrant tout-petits, enfants, adolescents mais aussi personnes âgées ou adultes en situation de handicap impose de tenter des modifications dans un mode de formation insuffisant à combler les attentes. A titre d'exemple, en 2019, seulement 219 diplômés du lycée technique pour professions éducatives et sociales (LTPES) ont pu entrer sur le marché du travail, définitivement trop peu.
D'où la proposition de Claude Meisch d'accélérer la formation mais aussi d'en élargir le champ des candidats prêts à se lancer dans une carrière d’éducateur. Il est notamment question de mieux relier les diplômés de la section sciences sociales de l’enseignement général classique (GSO) au LTPES. Ces élèves n'auraient qu'une année de cours à suivre -contre trois actuellement- avant de passer leur examen. Et, sauf contrordre notamment lié au succès de la pétition évoquée, les premiers volontaires à cette filière express devraient faire leur rentrée en septembre prochain.
Par ailleurs, Claude Meisch a expliqué qu'un comité interministériel se penchait sur la révision du diplôme d’aptitude professionnelle (DAP) auxiliaire de vie et l’introduction d’un DAP enfance. Là encore afin d'attirer plus de jeunes dans ces voies et permettre au secteur de recruter enfin suffisamment d'encadrants.
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