Sur sa route, l'eau n'a pas eu pitié des autos
Sur sa route, l'eau n'a pas eu pitié des autos
Depuis jeudi dernier, et le début des pluies torrentielles, le gyrophare des dépanneurs de l'Automobile Club de Luxembourg vient s'ajouter à celui des pompiers. Ici, là, partout. Les camions jaunes, succèdent aux véhicules rouges du CGDIS. «Et encore, nous ne sommes pas encore intervenus partout. Il reste des véhicules signalés, mais coincés dans des endroits encore inaccessibles...», témoigne-t-on à l'ACL.
Au total, entre les 14 et 19 juillet, l'Automobile Club aura pourtant prêté assistance à plus de 800 reprises. Le millier d'abonnés secourus en une semaine étant atteint ce mardi... «Le premier jour quand ça a commencé à bien pleuvoir, nous en étions déjà à 270 opérations quand, en temps normal, nous réalisons 120 interventions extérieures par jour», souligne Frank Maas, responsable du diagnostic center. Aujourd'hui, les eaux refluent, mais des dizaines de demandes restent encore en attente pour des remorquages de véhicule.
Enfin, véhicule... Dans bien des cas, comme d'un bateau échoué, l'on peut parler d'épave pour qualifier les automobiles restées trop longtemps prisonnières soit de la montée des eaux, soit d'une gangue de boue. Déjà si tout cela s'est infiltré dans le bloc moteur, c'est automatiquement fichu. «Kaputt!» Voilà une mécanique morte par noyade et étouffement en quelque sorte.
Mais c'est majoritairement un même sort qui attend les automobiles qui n'auront pas eu de l'eau jusqu'au toit certes, mais suffisamment pour que cela pénètre dans l'habitacle. «Imaginez : comment retirer, nettoyer et sécher tous les plastiques, les mousses insonorisantes, les tapis de sol, les revêtements de sièges qui auront été trempés et souillés. Et puis il peut rester une odeur, une humidité», note Frank Maas.
Sans compter que, modernité oblige, l'électronique est partout. Et voilà bien le genre de composants qui détestent être trempés. «Un tout petit peu peut suffire à endommager le système de ceinture de sécurité, mais ça va aussi complètement anéantir l'électronique de bord et toutes les mesures indispensables à la conduite». Là encore, même si l'ACL se contentera de ramener le véhicule au garage souhaité par le propriétaire, c'est un verdict bien sombre qui devrait tomber.
Les mécaniciens chiffreront les dégâts, évalueront l'ampleur des réparations et l'assureur décidera. Sauf que dans la plupart des cas, la facture d'une remise en état sera bien plus élevée qu'un remboursement. Autant dire que dans l'enveloppe de 50 millions d'euros de dégâts à dédommager qu'ont estimés les assureurs luxembourgeois, une bonne part reviendra à des automobilistes qui n'auront plus qu'à racheter une autre voiture... ou adopter un autre mode de déplacement.
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