Solar Orbiter scrute attentivement le Soleil
Solar Orbiter scrute attentivement le Soleil
(AFP) - La sonde Solar Orbiter de l'Agence spatiale européenne (ESA) s'est élancée avec succès à 4h03 ce lundi matin depuis Cap Canaveral en Floride, lancée par une fusée américaine dans le cadre d'un partenariat avec la Nasa. A son bord: dix instruments scientifiques (209 kilos de charge utile) pour une mission à 1,5 milliard d'euros.
Après un passage par l'orbite de Vénus, puis celle de Mercure, le satellite, dont la vitesse maximale atteindra 245.000 km/h, s'approchera à 42 millions de kilomètres du Soleil, soit moins d'un tiers de la distance Soleil-Terre.
Solar Orbiter aura la capacité de regarder le Soleil directement. La sonde sera la plus proche du Soleil tous les six mois, à seulement 42 millions de kilomètres, c'est-à-dire plus proche du Soleil que Mercure. L'engin est protégé par un bouclier thermique, car il fera très chaud, de l'ordre de 600°C.
Objectif principal de la mission: «comprendre comment le Soleil crée et contrôle l'héliosphère», la bulle de matière entourant tout le système solaire, résume Anne Pacros, responsable mission et charge utile de l'ESA. Cette bulle baigne dans un flot permanent de particules, appelé vent solaire, qui varie beaucoup, de façon mystérieuse. Les vents sont parfois perturbés par des tempêtes, provoquées par des éruptions qui éjectent un nuage de champ magnétique et de particules chargées se propageant dans l'espace.
Ces tempêtes sont difficiles à prévoir. Elles ont pourtant un impact direct sur notre planète: lorsqu'elles viennent frapper la magnétosphère de la Terre, cela provoque de jolies et inoffensives aurores boréales, mais peut s'avérer plus dangereux. Ainsi, en 1989 au Québec, la modification du champ magnétique de la Terre créa un courant électrique à très grande échelle qui, par effet domino, fit disjoncter les circuits électriques, provoquant un gigantesque black-out.
Les éruptions peuvent également perturber les radars dans l'espace aérien (comme en 2015 dans le ciel scandinave), les fréquences radio, et endommager des satellites.
Qui sait, ce sera peut-être une mission qui intéressera particulièrement le Luxembourgeois Etienne Schneider. Le nom de l'ancien ministre de l'Economie circulant toujours pour prendre éventuellement les commandes de la direction générale l'Agence spatiale européenne.
