Services d'urgence: l'heure est à l'action
Services d'urgence: l'heure est à l'action
Les services d'urgence de ce pays font régulièrement l'objet de critiques, surtout en raison des longs délais d'attente.
Pour améliorer la situation, le ministère de la Santé a commandé un audit en mars 2017. Les premiers résultats ont déjà été publiés en décembre dernier. Après une analyse plus approfondie, les conclusions ont été présentées ce lundi aux commissions parlementaires de la Santé et de la Sécurité sociale.
Plus de 130 mesures sont proposées pour soulager les services d'urgence. «Nous passons de l'inventaire à la phase de mise en œuvre», a déclaré la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
Dans les mois à venir, les patients devraient remarquer les premiers changements positifs dans les salles d'urgence.
Problèmes de triage à la Kannerklinik
Une conclusion importante de l'audit est qu'environ 20% des patients qui se rendent aux urgences n'ont en fait rien à y faire. Par conséquent, une campagne d'information à grande échelle sera lancée dans les prochaines semaines.
Un groupe de médecins généralistes pourraient assurer une meilleure prise en charge des patients via des heures d'ouverture plus flexibles pour réduire l'affluence aux urgences.
Cette solution sera soutenue par le ministère de la Santé et le ministère de la Sécurité sociale travaille actuellement sur des incitations financières.
Mais les premières mesures structurelles, qui visent à améliorer les possibilités de traitement dans les hôpitaux sont déjà dans une phase de planification plus concrète.
Cela concerne notamment le service des urgences de la Kannerklinik du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL). L'audit pointe ainsi des problèmes du côté du triage: dans près de 90% des cas, les patients doivent attendre au moins 30 minutes après leur admission pour voir leur état de santé évalué.
"Nous voulons nous assurer qu'une évaluation initiale a lieu dans les dix premières minutes", a déclaré Mutsch.
Des horaires étendus chez les généralistes
"La mise en œuvre des mesures est une tâche herculéenne. Cela soulève de nombreuses questions", explique Jean-Marie Halsdorf, membre du CSV.
L'audit prévoit, entre autres, qu'au cours des dix prochaines années, 231 spécialistes doivent être recrutés.
Le député d'opposition s'inquiète de savoir si cela sera possible dans la période envisagée. Selon la ministre de la Santé, un groupe de travail a été mis en place pour déterminer où les besoins sont les plus nécessaires.
Halsdorf souligne que l'audit a eu lieu à une époque où les hôpitaux de Dudelange, Wiltz, Niederkorn et la clinique Zitha avaient encore un service d'urgence. Cela a changé suite à la nouvelle loi hospitalière.
La ministre relève que l'audit est tout de même valable et a créé des conditions préalables importantes pour la mise en oeuvre des mesures.
Dans l'ensemble, Halsdorf est satisfait. «L'audit fait ressortir de nombreux problèmes et montre pourquoi ils ont émergé.» Le système de santé luxembourgeois est très axé sur les hôpitaux, ce qui explique pourquoi trop de gens visitent les services d'urgence.
"Pour changer cela, nous avons besoin d'une solution globale pour le Luxembourg."
De Maximilian Richard et Jacques Ganser (trad. ChB)
