Séjourner moins de 48 heures en Belgique reste possible
Séjourner moins de 48 heures en Belgique reste possible
Bis repetita! Il aura suffi d'une recrudescence des contaminations au Luxembourg et une moyenne de 147 cas par 100.000 habitants observée sur les deux dernières semaines pour que la Belgique range à nouveau son voisin parmi les «zones à risque». La leçon du printemps et de la première «fermeture» de la frontière belgo-luxembourgeoise du 20 mars au 30 mai n'a visiblement pas porté ses fruits, et le réflexe national a repris le dessus.
Concrètement, cette classification signifie qu'à partir de vendredi à 16 heures tout voyage «non essentiel» (tourisme, achats…) des résidents belges vers le Grand-Duché est momentanément interdit. Au terme d'une entrevue qui s'est déroulée ce jeudi, les ministres des Affaires étrangères belge et luxembourgeois ont clarifié la situation. Premier point important, les quelque 47.000 travailleurs frontaliers sont exemptés de cette mesure. Néanmoins, tous sont censés pouvoir à tout moment «justifier et/ou documenter leur situation personnelle».
De manière plus générale pour tout séjour dépassant les 48 heures, les personnes «ayant une fonction essentielle ou une raison essentielle échappent aux restrictions». Une liste complète des personnes et professions concernées peut être consultée sur le site belge https://www.info-coronavirus.be/fr/faq/. A l'inverse, Jean Asselborn (LSAP) et son homologue belge Philippe Goffin (MR) se sont accordés afin que «les séjours de moins de 48 heures en Belgique continuent à être possibles sans contrainte pour les résidents luxembourgeois». En outre, les ministres ont convenu qu'«il n'y aura aucune restriction aux frontières.»
Par ailleurs, tandis que le gouvernement belge est toujours en train de peaufiner les modalités exactes des restrictions, il s'avère que chaque personne entrant en Belgique devra remplir un formulaire en ligne appelé «Passenger Locator Form (PLF)». Cette règle ne s'applique que lorsque la personne demeure plus de 48 heures en Belgique ou lorsqu'elle a passé plus de 48 heures au Luxembourg, et ce, quel que soit le motif du voyage.
Hasard du calendrier ce classement en zone rouge est intervenu au lendemain d'une réunion du conseil «Affaire générales» de l'Union européenne. Jean Asselborn y avait justement défendu la restauration de la liberté de circulation dans l’Union et mis l'accent sur la protection des communautés transfrontalières en affirmant que «toute mesure susceptible d'avoir un impact sur un autre État membre, a fortiori un état voisin, devrait faire l'objet d’une consultation préalable entre autorités compétentes».
Le ministre des Affaires étrangères trouverait en effet plus équitable d'«aller au-delà du seul taux d'incidence et d'inclure le taux de tests effectués, les stratégies nationales de tests, le taux de positivité, le taux d'hospitalisation, le taux de patients en réanimation, et le taux de mortalité».
A l'inverse du voisin belge, côté allemand, l'Institut Robert Koch a mis à jour mercredi soir la liste des zones à risque, dans laquelle le Luxembourg ne figure pas, bien qu'il présente des taux d'infection en hausse ces dernières semaines. Jean Asselborn a même révélé que «cela ne devrait pas changer au cours de cette semaine», tout en ajoutant que «ce qui viendra après, ça, nous ne le savons pas.»
Rappelons que le ministre des Affaires étrangères avait conseillé à plusieurs reprises à son homologue allemand Heiko Maas de tenir compte des circonstances particulières du Luxembourg et des effets de la stratégie de tests à grande échelle. Pour mémoire, le Luxembourg avait figuré sur la liste des zones à risque pour l'Allemagne du 14 juillet au 19 août.
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