Seize sites de dépistage, 350 emplois, et demain?
Seize sites de dépistage, 350 emplois, et demain?
Mission accomplie! André Hansen peut souffler : les seize stations de dépistage installées sur tout le Luxembourg ont bien joué leur rôle. A savoir : «être en capacité d'assurer jusqu'à 20.000 tests covid par jour», rappelle celui qui a veillé sur le dispositif au nom de la société Ecolog. Depuis le 27 mai dernier, les tentes blanches et leurs équipes ont ainsi vu passer des milliers de résidents et de frontaliers, tels que l'avait souhaité le Luxembourg Institute of Health. «Sauf que de l'idée au terrain, il y a une grande organisation à monter.»
Ainsi, les Laboratoires Réunis (qui ont décroché ce marché) et leur sous-traitant ont-ils dû en quelques jours penser, présenter et lancer le testing sanitaire le plus important jamais monté au Grand-Duché. «Il a fallu, par exemple, voir avec les Ponts et Chaussées où il était possible d'installer les drive-in (17 dans un premier temps, 16 ensuite) mais surtout penser à recruter les équipes pour cette opération flash de deux mois», indique le responsable de l'opération.
Car il en a fallu du monde. De l'ordre de 350 personnes à mobiliser du jour au lendemain presque. Adem, agences d'intérim, administrations : tous les réseaux possibles ont été mis en branle pour assurer les effectifs des centres de dépistage. Des sites fonctionnant sur des rotations de deux équipes par jour pour assurer une amplitude large, sept jours sur sept. «Ecolog avait déjà mené des missions du même ordre dans certaines villes allemandes, auprès de quelques entreprises, mais là c'était un plan XXL qu'il a fallu monter».
Pour chaque site, la composition d'équipe était toujours la même. Un responsable, un agent de sécurité minimum pour guider les flux et vérifier les invitations, un personnel administratif vérifiant code-barres et carte de sécurité sociale des visiteurs, un personnel infirmier effectuant le prélèvement dans la gorge, un logisticien étiquetant les échantillons et assurant la bonne mise à disposition des tests aux laborantins extérieurs. «Une vraie petite armée!»
Un bataillon aux multiples compétences et dont il a fallu s'assurer de la disponibilité en contrat à durée déterminée pour toute la période de cette phase I. «Le plus délicat a bien entendu porté sur le recrutement des infirmiers, note André Hansen. Nous avons pu en trouver auprès de la réserve nationale mais il a aussi fallu faire appel à des étudiants en formation pour ce métier ou des compétences venues de l'étranger.»
Sachant que pour toute cette catégorie d'intervenants, les certifications sanitaires ont bien été validées par le ministère de la Santé lui-même. Ainsi, de 20 infirmiers disponibles au démarrage le 26 mai, le seuil de 80 ''blouses blanches'' a été atteint rapidement. «Il faut imaginer que sur un grand site comme Bascharage, il fallait pouvoir compter sur une douzaine d'infirmiers chaque jour. Ce n'est pas simple à organiser en pleine crise sanitaire, croyez-moi...»
Mais visiblement l'homme a pris goût au challenge. Ainsi, alors que les députés ont voté la prolongation du dépistage massif (de fin août à fin mars 2021), il annonce déjà qu'Enolog sera partant. Mais si la phase I n'avait pas fait l'objet d'un marché public européen (car décidée en plein état d'urgence), cette fois les règles de consultation retrouvent leur caractère normal.
Cette fois, le budget alloué à l'ensemble de la phase II porte sur 60,7 millions d'euros (dont la majeure partie pour le dispositif de testing). Mais il est question d'apporter des améliorations au dispositif. Le dépistage en gare de Luxembourg a déjà été évoqué, mais il pourrait aussi s'agir de centres mobiles de dépistage, se rapprochant au plus près des individus (en zone rurale ou à proximité des lieux de travail).
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