"Rien d'extraordinaire, on accueille des réfugiés depuis 20 ans"
"Rien d'extraordinaire, on accueille des réfugiés depuis 20 ans"
Par Christelle Raineri
Ernest Walerius est presque étonné qu'on le joigne au téléphone ce mardi matin. A peine rentré de congés, le bourgmestre, à la tête de Weilerbach (commune de Berdorf) depuis 10 ans, a du mal à comprendre tout ce remue-ménage soudain autour de l'arrivée de réfugiés au centre Héliar géré par l'OLAI.
"Pour nous, il n'y a rien d'extraordinaire, on accueille des réfugiés ici depuis 20 ans", lance-t-il. "On a parfois jusqu'à 300 personnes hébergées là. Les deux dernières fois, on avait accueilli une cinquantaine de Syriens puis une quarantaine."
Une visite destinée à la presse y avait d'ailleurs eu lieu en juin dernier, alors que le centre hébergeait les 46 réfugiés syriens accueillis le 5 mai au Luxembourg. Les familles que nous avions alors pu rencontrer témoignaient toutes de l'enfer qu'elles avaient fui.
"Une cohabitation sans problème"
"Au début, les gens d'ici n'acceptaient pas la proximité avec ce type de centre. Ils craignaient surtout que cela ne dévalorise leur bien immobilier. Mais ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Les choses ont changé. On a une cohabitation sans problème."
"On a bien dû faire face à quelques incidents mineurs, mais je m'étais alors rendu compte que ma commune hébergeait à elle seule 17% des réfugiés accueillis dans tout le pays. J'avais demandé à ce que Weilerbach soit dédié exclusivement aux familles de réfugiés avec enfants. Logique, puisque le centre dispose d'une école. Depuis, tout va pour le mieux."
Toujours présent pour les accueillir
A chaque nouvelle arrivée, la ministre de la Famille et de l'Intégration, Corinne Cahen, invite Ernest Walerius à la rejoindre à l'aéroport du Findel et c'est de très bon coeur qu'il s'y rend pour une première rencontre avec ces nouvelles familles. "Pour l'instant, je n'ai pas encore d'information concernant l'arrivée imminente des réfugiés syriens attendus", confie-t-il.
Mise à jour: on sait maintenant que c'est par bus que les réfugiés seront acheminés au Luxembourg depuis Karlsruhe. Le nombre exact de personnes affectée au centre de Weilerbach n'est pas connu.
Enfin, le bourgmestre n'a pas eu vent d'un quelconque mouvement spontané des citoyens pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants, comme on a pu le voir dans d'autres pays, tels que l'Allemagne, prouvant que la mort du petit Aylan a déjà changé beaucoup de choses.
- Consultez ici notre dossier complet sur la crise des migrants en Europe et l'arrivée de réfugiés au Luxembourg
