Retour sur les affaires politiques marquantes de 2021
Retour sur les affaires politiques marquantes de 2021
(tb avec Marc SCHLAMMES) - Des hommes politiques qui traînent leurs collègues en justice, des accusations de plagiat ou encore des collaborateurs harcelés par une députée européenne. Tous ces éléments dignes d'une série politique ont bien eu lieu cette année au Luxembourg.
L'affaire CSV «Frendeskrees» qui s'est terminée début décembre par un septuple acquittement illustre ainsi un comportement peu exemplaire, révélé au grand jour ces derniers mois par le biais de la politique et de ses instances affiliées.
Comment se défendre quand une faute présumée est portée aux yeux de tous ? Les modèles de comportement sont assez révélateurs. Reconnaître une erreur et s'en excuser ne fait pas nécessairement partie du répertoire des hommes politiques. Il est plus facile de laisser passer une affaire ou de la laisser s'enliser. Voire, de se faire passer pour une personne incomprise, à endosser soi-même le rôle de victime et à faire un doigt d'honneur à la société.
Au terme d'une affaire, c'est toujours la confiance des citoyens dans l'ensemble du monde politique et sa crédibilité qui en pâtissent. Or, la crédibilité et la confiance sont des monnaies fortes qui n'ont pas de prix, surtout en temps de crise, comme dans le cas de cette pandémie de plus en plus pesante.
«Mister Copy»
En octobre dernier, le magazine en ligne «reporter.lu» révèle que Xavier Bettel (DP) a copié environ 96% des pages de son mémoire de fin d'études en droit public à l'Université de Nancy, il y a 22 ans. Et sans ajouter de notes de bas de page sont, au passage, aussi concernées. Ce n'est qu'un mois plus tard que le Premier ministre prend publiquement position et estime ne pas avoir «triché ou tripatouillé». Il n'a pas présenté d'excuses.
Harcèlement au travail
En janvier, la députée européenne Monica Semedo (alors membre du DP) est exclue du Parlement pendant deux semaines pour harcèlement psychologique sur ses assistants.
Le DP, la présidente Corinne Cahen et le Premier ministre Bettel en tête, veut d'abord laisser traîner l'affaire de sa protégée. Alors que le conseil des sages du parti devait décider du sort de Monica Semedo, la jeune femme politique devance la menace d'exclusion du DP et rend sa carte - sans pour autant renoncer à son mandat au Parlement européen. En tant que membre indépendant, elle fait désormais partie du groupe Renew Europe.
Le pirate banni
Daniel Frères, défenseur déclaré des animaux, est condamné en octobre à une peine de prison avec sursis pour avoir adopté illégalement un chien. Il démissionne alors de ses fonctions au sein du parti pirate. Il reste toutefois membre du conseil communal de Remich.
L'épée de Damoclès du CSV
A partir du mois de mars, la querelle permanente entre le chef de parti CSV Frank Engel et une partie du groupe s'enrichit d'un chapitre judiciaire. En cause, un contrat de travail avec le CSV-Frëndeskrees, structure associative qui devait permettre au parti d'élargir ses rangs, que Frank Engel n'aurait pas rempli. Raison pour laquelle des membres du groupe font appel au procureur. En octobre, Frank Engel devra en répondre devant le tribunal. Parmi les dommages collatéraux de l'affaire, Elisabeth Margue et Stéphanie Weydert, deux visages du nouveau départ du CSV, se retrouvent sur le banc des accusés. L'affaire se termine le 9 décembre par l'acquittement des sept accusés.
L'opposant à la vaccination
Sur les réseaux sociaux, Roy Reding (ADR) tourne en dérision la crise du covid. Il participe, du moins indirectement, à l'agitation des opposants radicaux à la vaccination. Le député ADR ne donne pas suite à l'invitation à démissionner ; lors du débat qui suit les débordements de début décembre, le parti réformateur se voit injustement cloué au pilori.
Responsabilité politique rejetée
La ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP), ne veut absolument pas assumer la responsabilité politique des clusters covid dans les maisons de retraite, qui sont lourds de conséquences. En juillet, elle snobe en outre l'opposition en prenant position lors d'une conférence de presse plutôt qu'au Parlement. Une intervention après que le rapport Waringo a été débattu et qu'une motion de démission de l'opposition a été rejetée par les voix de la majorité du gouvernement. Une équipe d'experts autour de Jeannot Waringo avait été chargée en avril de dresser un état des lieux.
Une dose avant les autres
Jean-Louis Schiltz (photo), Claude Seywert et Michel Wurth, respectivement président et vice-présidents des Hôpitaux Robert Schuman (HRS) se font vacciner en priorité en janvier, bien que cela ne soit pas prévu. Dans une conférence de presse mémorable, Jean-Louis Schiltz se justifie en invoquant une protection sanitaire et s'interdit de donner des «leçons de décence et de morale». Peu de temps après, la radio 100,7 révèle également que les HRS ont commandé des doses de vaccin en passant par la Santé en régie propre. Au final, le directeur général, le Dr Claude Schummer, est sacrifié.
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