«Rétablissement confirmé» pour les finances publiques
«Rétablissement confirmé» pour les finances publiques
Il l'avait dit dans les médias ce weekend, il l'a redit en commissions à la Chambre des députés ce lundi. Non, Pierre Gramegna (DP) n'est nullement favorable à la mise en place d'un «impôt corona» sous quelque forme que ce soit. Et le ministre des Finances d'aller même plus loin dans les annonces en matière de fiscalité : il n'entend ni baisser, ni augmenter les impôts existants, ni en créer de nouveau.
Et s'il est aussi affirmatif, c'est qu'à ses yeux les comptes publics reprennent de la vigueur au terme d'un an de crise covid. Celui qui tient les cordons de la bourse gouvernementale est même formel : les chiffres observés au 30 avril 2021 confirment ceux du mois dernier, et donc «un certain retour à la normale». Comme si l'économie pouvait s'améliorer plus vite que la condition sanitaire du pays elle-même.
Ce diagnostic encourageant, Pierre Gramegna le base notamment sur la dynamique positive qui concerne, notamment, les recettes fiscales. Sur ce seul chapitre, les sommes engrangées depuis le début de l'année sont 21,4% plus conséquentes que sur le premier quadrimestre 2020. En parallèle, les dépenses diminuent de -4,4% sur base annuelle. Certes, l'an passé, les robinets avaient été ouverts au plus grand pour faire face à l'inattendu. Pas question de lésiner alors dans la main tendue pour subvenir aux besoins urgents des citoyens et des entreprises lors du premier pic.
Prudence et enthousiasme
Du coup, voilà Pierre Gramegna et plus largement le pays, face à des comptes présentant un solde budgétaire «nettement amélioré» par rapport à la situation financière du printemps 2020. Prudent d'un côté, le ministre n'a pas manqué de rappeler devant les parlementaires que cela ne signifiait pas que l'équilibre serait maintenu en fin d'année. Mais enthousiaste de l'autre, il n'a pas caché que «grâce à l’ouverture progressive de notre économie, combinée à l’avancement rapide de la campagne de vaccination, je suis confiant que l’activité économique revient de plus et plus à la normale et que la reprise lancée portera ses fruits».
Même le député Laurent Mosar (CSV) reconnaissait à l'issue de cette présentation, lundi, avoir «partagé l'enthousiasme du ministre des Finances». Une satisfaction doublée par le fait que l'opposition constate la dissension naissante dans la coalition gouvernementale entre la position exprimée par Pierre Gramegna (DP) et celle des socialistes défendant, eux, la mise en place d'une nouvelle taxation des «gagnants de la crise». Pour le chef de fraction socialiste, Georges Engel, «il faut effectivement que la question justement soulevée par Dan Kersch soit discutée entre les trois partis de la majorité».
Pour le CSV, cela donne un «spectacle un peu bizarre». Mais le parti chrétien-social, lui, assume sa position : «Ce serait un message catastrophique à envoyer que de lever un nouvel impôt sur les personnes physiques ou les sociétés après ces mois difficiles et devant un horizon bien incertain». Georges Engel, lui, estime qu'il faudra toutefois «veiller à ce que cela ne soit pas les plus petits payeurs qui payent le plus à la reprise». Justice sociale contre justice fiscale. Même si côté socialistes, on a bien du mal à désigner quelles seraient ces sociétés sorties plus riches de la crise covid.
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