Quotas de réfugiés: le Luxembourg tiendra son engagement
Quotas de réfugiés: le Luxembourg tiendra son engagement
(ChB avec AFP) – Deux ans après l'entrée en vigueur du plan de relocalisation de 120.000 réfugiés arrivés en Grèce et en Italie, voté par la Commission européenne, l'heure est au bilan. Le Luxembourg tiendra son engagement de relocalisation de 557 demandeurs d'asile d'ici la fin de l'année.
Les demandeurs d'asile arrivant sur les côtes italiennes et grecques à partir de ce mercredi ne seront plus concernés par les quotas de répartition dans l'UE, arrivés à échéance après une mise en œuvre laborieuse, qui a creusé le clivage Est-Ouest sur les migrations.
La clôture de ce programme, adopté en septembre 2015 au plus fort de la crise migratoire, signe la fin d'une exception temporaire au «système Dublin», qui confie généralement au pays d'arrivée dans l'UE la responsabilité de traiter une demande d'asile.
Au total, quelque 29.000 personnes ont été relocalisées dans l'Union depuis l'Italie et la Grèce, en application de cette dérogation de deux ans, censée soulager ces deux pays méditerranéens débordés par l'afflux de migrants fuyant la guerre ou la misère.
Le bilan paraît faible comparé à l'objectif initial, qui prévoyait jusqu'à 160.000 places réparties selon des quotas par pays, et alors que quelque 1,5 million de migrants ont gagné les côtes européennes depuis 2015.
Mais la Commission européenne se refuse pour autant à parler d'échec. «De notre point de vue, le programme de relocalisation a été un succès», a même estimé lundi une porte-parole.
Le Luxembourg a accueilli 430 personnes jusqu'ici
Cette carte montre les efforts consentis par chacun des pays de l'UE:
- en bleu: les pays ayant atteint plus de 50% de leurs engagements, dont le Luxembourg fait partie
- en vert: les pays ayant atteint entre 20 et 50% de leurs engagements
- en noir: les pays qui n'ont pas atteint les 10%
- en jaune: les pays non compris dans l'accord mais qui y ont participé
- en rouge: l'Italie et la Grèce où débarquent les réfugiés
Selon le commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, «le nombre de personnes relocalisables s'est avéré beaucoup plus faible» que prévu.
Pour sa part, le Luxembourg s'était engagé dans le cadre du mécanisme de relocalisation, a accueillir un total de 557 personnes en provenance de la Grèce et de l'Italie jusque fin 2017.
Jusqu'ici le Luxembourg a déjà accueilli 430 personnes et honorera son engagement d'ici la fin de l'année puisque des personnes éligibles avant la date butoir arriveront encore entre octobre et décembre fait savoir la Direction de l'Immigration du ministère des Affaires étrangères.
Les relocalisations vont encore se poursuivre
L'exécutif européen fait notamment valoir que les relocalisations ne sont pas tout à fait terminées. Car si les nouveaux arrivants ne seront plus concernés, il reste "environ 10.000 demandeurs d'asile" éligibles en Grèce et en Italie, arrivés avant la date butoir du 26 septembre.
"L'obligation de les relocaliser ne s'arrête pas après cette date", insiste le commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, que le ministre Jean Asselborn avait rencontré le 4 novembre 2015 à Athènes.
Face aux critiques sur les objectifs non atteints, il rétorque que les réalités du terrain ont changé, notamment grâce à l'accord de mars 2016 avec Ankara, qui a fait chuter de manière drastique le nombre d'arrivées sur les côtes grecques.
Un tiers environ des 160.000 places envisagées ont ainsi été basculées dans un autre programme, pour l'accueil de Syriens directement depuis la Turquie. Et en Italie, fait valoir la Commission, la majorité des arrivants ne répondaient pas aux critères du plan, réservé aux demandeurs d'asile quasiment assurés d'obtenir une protection, comme les Syriens et les Erythréens.
