Qui se cache derrière les 13% opposés au vaccin?
Qui se cache derrière les 13% opposés au vaccin?
Si comme le Luxembourg l'Union européenne a atteint ses objectifs en termes de vaccination, une partie de la population y reste fortement opposée. Alors que 82% des résidents se sont déclarés favorables aux vaccins anti-covid, près de 5% n'ont pas d'avis sur la question et 13% y sont opposés voire «absolument contre», révèle une étude du Statec publiée mardi, basée sur un échantillon de 1.000 résidents.
Soit quelque 50.000 personnes, qui ne seraient pas uniquement issues des «milieux les plus défavorisés», comme l'indiquait Claus Vögele, professeur de psychologie à l'Uni. Les strates sociales y sont plus largement représentées, y compris parmi les diplômés universitaires et les responsables politiques. Le cas le plus célèbre reste à ce jour Christianne Wickler, pointée du doigt lors de sa nomination à la tête de Cargolux pour avoir présidé une association aux propos controversés sur la gestion de la crise covid.
Si la femme d'affaires fait profil bas à ce jour, d'autres s'expriment publiquement, à l'instar de N. I., avocate au barreau de Luxembourg. Opposante de la première heure et soutien affiché du Dr Benoît Ochs, la juriste ne se définit pas «comme une anti-vaccin mais tout simplement contre le vaccin covid».
Refusant de se voir assimilée aux théories du complot, l'avocate a présenté plusieurs recours contre la commercialisation des vaccins devant le tribunal de Première Instance de l'Union Européenne et le tribunal administratif de Luxembourg. Elle estime que le public «manque d'information sur les vaccins et leurs effets à long terme», et que le gouvernement ne diffuserait «qu'une infime partie des éléments à sa disposition». Une «rétention d'information» qui fausserait la «balance bénéfice-risque du vaccin», selon elle.
Autant d'arguments qui synthétisent les craintes autour du vaccin et la difficulté des citoyens à «faire la distinction entre les évidences scientifiques et les fake news», selon le Statec. Pour les chercheurs de l'Uni, ces 50.000 personnes qui doutent de la vaccination ont adopté un «mécanisme de défense» face à une situation irrationnelle, se traduisant également par un manque de confiance envers les institutions, laquelle «joue un rôle favorable à la vaccination», selon l'étude du Statec. S'opposer à la vaccination devient alors pour les réfractaires un «choix politique en faveur du libre arbitre».
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