Querelle autour du chômage partiel
Querelle autour du chômage partiel
Un début de polémique prend forme. En cause, l'exclusion des indépendants du régime du chômage partiel. Dans une lettre ouverte publiée mercredi, trois présidents représentant les indépendants, Fernand Ernster (Confédération du commerce), Michel Reckinger, (fédération des artisans) et Alain Rix (Horesca) attaquent frontalement Dan Kersch (LSAP).
Lors d'une conférence de presse réalisée mardi, le ministre du Travail avait expliqué que le chômage partiel ne concerne «par définition que ceux qui sont libres pour le marché du travail» et que «la plupart des indépendants ne le sont pas et ne veulent pas l'être». Et ce dernier d'ajouter que «ceux qui ont engrangé beaucoup d'argent ne peuvent pas avoir accès de manière égale aux autres à des moyens publics. La solidarité nationale, c'est faire la différence entre ceux qui ont les épaules larges et les autres».
Un message loin d'être apprécié par les auteurs de la lettre ouverte pour qui cette manière de voir les choses correspond «tout simplement à une gifle humiliante, indigne d'un ministre du gouvernement». Fernand Ernster, Michel Reckinger et Alain Rix rappellent qu'insinuer que les indépendants sont forcément riches, c'est oublier que 18.000 d'entre eux affichent «un revenu mensuel moyen cotisable qui dépasse à peine 4.000 euros sur douze mois».
Les représentants des indépendants soulignent que sur ce montant de 4.000 euros, «ils paient leurs impôts et leurs cotisations sociales comme tous les citoyens de ce pays. […] Ils assument la responsabilité de leur entreprise et de leurs salariés. Nombreux sont également ceux qui remboursent le financement de cette aventure "entreprise" pour laquelle ils se sont endettés à titre personnel, risquant par là chaque jour de tout perdre également sur le plan privé».
Lors de son intervention, Dan Kersch avait estimé que le chômage partiel dont l'enveloppe globale s'élève à quelque 500 millions d'euros mensuels, soit l'équivalent de la totalité du chantier du tram, représente une aide indirecte pour les indépendants. Par ce biais, «leurs coûts salariaux sont quasiment intégralement remboursés par l'Etat», soulignait-il. Pour les auteurs de la lettre ouverte, cela ne va pas assez loin. Ils exigent ainsi que «le fonds pour l'emploi, au financement duquel les indépendants contribuent grâce à leurs impôts, serve un revenu de remplacement dans les mêmes conditions et soumis aux mêmes restrictions qu'aux salariés de nos entreprises».
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