Que le spectacle (re)commence!
Que le spectacle (re)commence!
Plus ouvert mais plus sévère. Voilà en quelque sorte la règle commune qui s'appliquera au Luxembourg à compter de lundi. Car si ce 11 janvier, tous les magasins peuvent reprendre leur activité, si tous les sports sont invités à revenir sur le terrain, si écoliers et lycéens retournent en classe, cela ne se fera qu'au prix d'un respect de strictes mesures sanitaires. Et la culture n'échappe pas à ce déconfinement sous bonne garde, comme l'a rappelé, jeudi, sa ministre de tutelle.
Une Sam Tanson (Déi Gréng) pleine d'espoir en annonçant la réouverture de l'ensemble des lieux de diffusion, de musique, de chansons, de théâtres, d'arts plastiques. «Le chemin digital vers la culture ne remplace pas le live, le direct, le contact.» Autrement dit, streaming et téléchargement ont pu servir de substituts un temps, mais il est temps de retrouver films sur grand écran, acteurs en chair et en os, volume des vrais instruments et sonorités des vraies voix. «A l'automne, quand nous avions déjà pu retrouver les salles, l'affluence avait été forte pour les premières représentations», pas de raison que l'enthousiasme ne retombe cette fois encore.
23h, dernier acte
Mais comme pour les autres lieux recevant du public, les salles devront s'astreindre à respecter des jauges. Pas plus de 100 personnes en un même lieu déjà, «sans compter les techniciens et les artistes». Pas plus de 10 visiteurs pour une visite guidée dans un musée. Et concernant le maximum de visiteurs acceptables dans une galerie, une bibliothèque, aux archives ou ailleurs, la culture suivra l'exemple de ce qui se pratiquera dans les commerces : un hôte pour 10 m2.
Pour les masques, ils sont à porter systématiquement par les spectateurs, avec distanciation de rigueur. Il faudra aussi penser à regarder sa montre, pour les programmateurs comme pour les spectateurs. En effet, le couvre-feu de 23h s'imposera encore à tous au moins jusqu'au 31 janvier.
Dans la loi covid qui devrait être votée cette semaine, la ministre de la Culture a glissé un chapitre sur les limites fixées à la pratique artistique. Pour les professionnels, répétitions, tournages et représentations pourront se faire libérés du port du masque et de toute distanciation minimale.
«Il en sera autrement pour la pratique en amateur ou récréative», a bien précisé Sam Tanson. Pour les chorales, groupes et autres petites compagnies théâtrales répétant à moins de quatre personnes, ni la protection buccale ni les 2m de séparation ne seront obligatoires. De quatre à dix personnes, retour du masque et de la distanciation. «Et de 11 jusqu'à 100, tout le monde est assis et séparé». Après des mois de lockdown, difficile de refuser cette reprise même conditionnelle.
Si la culture avait besoin de visibilité, après des mois à l'arrêt plus ou moins partiel, comme tout autre secteur d'activité il lui a fallu aussi de l'argent pour passer le cap de cette crise covid. Car le coup de théâtre viral a mis brutalement sur la touche nombre d'intermittents du spectacle «très vulnérables».
Pour eux, pas de spectacles, de films, de concerts signifiait pas de revenus. Le ministère a donc vite établi de nouvelles aides pour soutenir ces créateurs ou les techniciens nécessaires à la création. Un régime «plus généreux, aux conditions d'accès plus faciles» qui va être prolongé jusqu'au 28 février.
Au-delà de ça, la culture constituait également une des lignes budgétaires du plan de relance Neistart Lëtzebuerg, présenté l'été dernier. Et Sam Tanson a donné le détail de ce qui avait été octroyé en guise de soutiens. Soit tout de même déjà plus de deux millions d'euros (sur une enveloppe de 5 M€ possible).
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