Quand l'année universitaire vire à la galère
Quand l'année universitaire vire à la galère
Il y a ce virus qui rôde. Ces cours que l'on suit loin de l'amphi. Ces camarades que l'on ne retrouve plus que sur écran. Ce moral qui tarde à remonter en ce début de semestre d'été. Et puis comment apprendre, réfléchir, le ventre creux? Pour certains étudiants, le covid a ainsi aggravé une situation déjà précaire. Au point que désormais leur alimentation dépend des bons d'alimentation qui leur sont attribués. Oui, ici, au Luxembourg.
Du côté de Belval, la situation est connue des services de l'Uni. D'un côté, les uns essayent de veiller sur le moral des jeunes apprenants. De l'autre, l'administration se charge de leur trouver des aides financières, bien au-delà des bourses habituelles. «On sait par exemple que certains étudiants comptent essentiellement sur le menu à 4 euros proposé au dernier des quatre restaurants universitaires pour s'alimenter correctement», indique un fonctionnaire désolé de la situation.
Depuis mars 2020, près de 230.000 euros d'aides ont ainsi été versées à ces garçons et filles dans le besoin. Une adresse sur le site de l'Uni permet d'ailleurs à quiconque de solliciter ces coups de pouce. Un peu d'argent (récolté via des dons ou des structures philanthropiques), mais aussi de la nourriture reçue de fondations ou d'organisations locales.
A défaut d'avoir les moyens de s'équiper, alors que les formations sont désormais données en visioconférence, dix étudiants se sont aussi vu offrir les ordinateurs indispensables au bon suivi de l'enseignement.
Au ministère de l'Enseignement supérieur, la mauvaise passe de cette génération ne passe pas inaperçue. Privés de stages rémunérés dans leur cursus, et sans job étudiants pour faire gonfler leur pécule, de plus en plus d'étudiants remplissent des dossiers d'aide.
L'an passé, 73 demandes de majoration de l'aide financière pour études supérieures ont ainsi été adressées à l'administration; 23 ont reçu une suite favorable. «Soit 500 euros supplémentaires pour la bourse et 500 euros pour le prêt-étudiant pour l’année académique 2019/2020», indique Léon Diederich, premier conseiller de gouvernement.
En juillet dernier, les députés ont aussi révisé la loi concernant le soutien financier de l'Etat pour études supérieures. Il fallait adapter le texte à celles et ceux dont le cursus s'était vu freiné du fait de l'épidémie covid. En raison d'un séjour à l'étranger empêché pour cause de frontières fermées par exemple. Ou alors du fait d'absences répétées pour cause d'infection aux alentours. Ainsi les étudiants inscrits en premier cycle se sont vu attribuer une rallonge pour pouvoir récupérer le temps perdu sans se voir pénalisés au niveau des allocations à percevoir.
Quatre loyers à rembourser plus tard
Depuis, pour le semestre d'hiver 2020/21, près de 420 étudiants ont profité de cette extension de la durée maximale de l’aide financière de l’Etat pour études supérieures. Et c'est loin d'être négligeable, car il est ici question d'un montant distribué d'environ 1,1 million d'euros.
Des aménagements ont aussi été accordés dans le paiement des loyers pour les étudiants logés en résidence universitaire. 81 locataires ont ainsi pu bénéficier d'un report de paiement de leur loyer mensuel l'an passé. De fait, ils ont pu retarder le versement des sommes dues à l'Uni pour quatre mois maximum, «avec possibilité de répartir leur remboursement sur toute la durée de leurs études, histoire de ne pas leur mettre la pression».
Pour ceux qui souhaitaient aussi quitter leur chambre universitaire au plus vite, et donc ne plus verser de loyer inutilement, les services universitaires avaient également prévu la possibilité de résilier leur contrat sans préavis. Un geste qui a pu permettre à certains d'économiser quelques dizaines d'euros encore.
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