Pris pour avoir voulu faire la fête en Belgique
Pris pour avoir voulu faire la fête en Belgique
(JFC, avec Nicolas Anen) - Si le bouclage complet de la frontière allemande a fait couler beaucoup d'encre jusqu'à sa réouverture le 16 mai dernier, les autorités belges n'ont au contraire mis en place aucune barrière physique à la limite de leur territoire depuis le début de la crise. Néanmoins, dans les faits, il n'est plus permis de franchir sans raison valable les frontières du royaume depuis la fin mars. Sammy Wagner (LSAP), échevin dans la localité frontalière de Steinfort, fait part d'un «sentiment étrange».
Toute personne qui ne respecte pas cette règle s'expose à une amende et est invitée à retourner sur-le-champ dans son pays. Une mésaventure qui est arrivée à 27 résidents luxembourgeois jusqu'à présent. «Ces chiffres n'incluent pas les contrôles sur l'autoroute», car «ceux-ci ont été effectués par la police fédérale», relate Michäel Collini, chef de corps de la zone d'Arlon, Attert, Habay et Martelange.
Des policiers belges égarés au Luxembourg
Pour la plupart, ces 27 personnes attrapées se rendaient en Belgique «pour y faire la fête», indique le chef de corps, qui se souvient notamment d'un résident grand-ducal arrêté dans le chef-lieu de la province de Luxembourg alors qu'il était à la recherche de... prostituées. «Ce qui ne constitue pas une raison valable», ironise Michäel Collini. Par contre, le policier belge estime que seules quatre ou cinq personnes ont été punies alors qu'elles allaient faire des achats en Belgique. «A Martelange, nous n'avons eu qu'un seul cas», souligne-t-il. Cela reflète avant tout une certaine tolérance.
Toujours pendant la période de confinement, une photo a circulé sur les réseaux sociaux en avril, montrant des policiers belges à cheval dans les forêts autour d'Eischen, au Luxembourg. «Soudain, les gens ont eu peur de promener leur chien dans les bois, craignant de tomber sur la police montée belge», raconte Sammy Wagner. Renseignements pris par l'échevin de Steinfort, les policiers belges à cheval ne sont pas équipés de GPS fonctionnant à l'étranger. Ainsi, ils s'étaient tout simplement... égarés alors qu'ils devaient en fait patrouiller dans la forêt autour de Clairefontaine, côté belge.
Un seul résident luxembourgeois a été sanctionné dans ce secteur forestier, «une personne qui s'était rendue en voiture à Clairefontaine pour une randonnée pédestre. Mais à cette époque, même les Belges n'avaient pas le droit de se déplacer en voiture sans motif valable», explique Michaël Collini. «Les contrôles se poursuivent encore aujourd'hui dans la zone frontalière», ajoute-t-il, même si, pour l'instant, la police belge se concentre davantage sur les rassemblements de personnes, comme les fêtes de barbecue privées, toujours interdites en Belgique jusqu'au 8 juin au moins.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
