«Prévention et sanction doivent aller de pair»
«Prévention et sanction doivent aller de pair»
Beaucoup se plaisent à le rappeler, le Luxembourg n'est pas une île. C'est d'ailleurs plutôt un carrefour en termes de circulation dans la Grande Région en raison de sa position géographique. Si l'année 2020, synonyme de confinement et d'arrêt à freiner le phénomène des accidents et des interventions sur les routes, l'année 2021 a été plus prolifique pour l'Automobile Club Luxembourg, puisque son centre d'assistance a reçu pas moins de 148.000 appels, à raison de 400 par jour en moyenne. Au final, 17.671 interventions de dépannage pour causes multiples ont été réalisées.
L'année 2022, porteuse de reprise complète du présentiel au travail, entraînera certainement son lot d'accidents pour les conducteurs. Contacté sur la question, Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière Luxembourg asbl en convient: piétons, automobilistes, cyclistes et motards devront tous redoubler de vigilance.
S'il trouve que le Plan d'action «sécurité routière» 2019-2023 suit son cours avec la mise en place progressive de radars dans les tunnels et sur les feux rouges, il déplore que la notion de prévention soit moins accolée systématiquement au mot sanction. «Prévention et sanction doivent aller de pair.» C'est en effet selon lui le moyen le plus efficace d'obtenir des résultats satisfaisants pour la sûreté de tous. Il affirme d'ailleurs que prendre exemple sur la Suisse serait une bonne idée, puisque là-bas, «aucun automobiliste ne peut dépasser les vitesses autorisées sans se faire flasher et payer une grosse amende!».
Ainsi, à titre de comparaison, si tout excès de vitesse se solde par 145 euros d'amende au Grand-Duché, les contraventions pour excès de vitesse sont variables en Suisse, pouvant aller jusqu'à 250 euros. De plus, tous les dépassements de vitesse excessifs impliquent automatiquement des mesures administratives, et sont jugés impérativement par un tribunal. De quoi marquer les esprits… Les résultats sont d'ailleurs parlants, Paul Hammelmann précise que dans le canton de Genève (équivalent en habitants et en niveau de vie), «il n'y a qu'un tiers du nombre d'accidents que nous avons au Luxembourg.»
Des priorités à revoir pour les cyclistes
Autre point à prendre en compte pour l'avenir: les cas des cyclistes. Les deux dernières années ont enregistré un certain nombre d’achats de vélos, dont les ventes ont été boostées par les confinements… et les primes du gouvernement de 600 euros pour l'achat d'un vélo afin d'encourager la mobilité douce.
Ce qui est devenu un phénomène de mode conduit à des nouveaux comportements que le président de la Sécurité asbl désapprouve: «Trop de cyclistes se mettent en danger et mettent également en danger les autres, roulent en troupeau ...»
Nous allons plaider pour le casque et surtout pour l'obligation du port du casque à vélo. En tant qu'avocat, je passe actuellement en revue pas mal d’accident de cyclistes, et je vous assure que ce n’est pas beau à voir…
Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière Luxembourg asbl
Pourtant, il l'assure, «l'asbl n'a jusqu'à présent jamais plaidé pour l'obligation du casque, nous étions plutôt d'avis qu'il fallait que les gens utilisent autre chose que la voiture, mais maintenant, nous allons plaider pour le casque et surtout pour l'obligation du port du casque à vélo. En tant qu'avocat, je passe actuellement en revue pas mal d'accident de cyclistes, et je vous assure que ce n'est pas beau à voir…»
Quant aux trottinettes, il est formel, «les usagers doivent absolument utiliser les pistes cyclables!».
La problématique de l'électrique
Pour finir, même s'il s'agit pour le moment d'une tendance, «les véhicules électriques vont de plus en plus s'implanter dans le paysage et ils ne s'entendent pas. Or, nous utilisons énormément notre ouïe pour nous repérer dans l'espace. Il va falloir penser à démocratiser des biais auditifs pour que ces véhicules puissent être entendus».
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