Près d'un ménage sur quatre a du mal pour finir le mois
Près d'un ménage sur quatre a du mal pour finir le mois
La situation financière des ménages en 2021 s'est améliorée mais des inégalités continuent de se creuser. Voilà, en substance, ce qui ressort de la dernière enquête du Statec sur les revenus et les conditions de vie des ménages au Luxembourg. Comprenez par là que l'enquête s'attarde sur les difficultés des ménages à joindre les deux bouts. Malgré le fait que les données ne prennent pas en compte l'inflation galopante de ces derniers mois dans ses résultats, l'étude prend tout son sens au regard des statistiques révélées il y a quelques mois à peine.
Rappelez-vous, en mai dernier, on apprenait que le Luxembourg est le deuxième pays de l'UE, derrière la Roumanie, où le risque de pauvreté professionnelle est le plus élevé et qu'un travailleur luxembourgeois sur dix est pauvre. Un constat particulièrement interpellant et qui vient rappeler que malgré ses apparences de pays très riche, la pauvreté existe aussi au Luxembourg.
Et les résultats de l'enquête du Statec viennent confirmer ce constat, en apportant toutefois quelques bonnes nouvelles. En effet, le ressenti des ménages quant à leur situation financière s'est nettement amélioré en 2021, où 23,4% des ménages déclaraient avoir des difficultés à joindre les deux bouts, contre 26,5% en 2020 et 24,7% en 2019. Cela correspond tout de même à près d'un ménage sur quatre qui peine financièrement à finir le mois.
Toutefois, après une forte dégradation en 2020, liée probablement à l'impact de la crise sanitaire, la proportion des ménages avec des difficultés financières est repassée en dessous de son niveau d'avant la pandémie de covid-19. «Néanmoins la proportion de ménages pour lesquels joindre les deux bouts est «très difficile» a même légèrement augmenté entre 2020 et 2021», note le Statec. Point intéressant: cette situation est confirmée par l'examen d'un autre indicateur, la proportion de ménages déclarant avoir connu une baisse de salaire. Celle-ci est passée de 14,3% en 2020 à 11,4% en 2021.
Impossible de remplacer des meubles usés
Ces complications financières riment bien souvent avec une hausse des privations matérielles, des arriérés de paiements ou encore un recours plus fréquent à des dettes. En ce qui concerne certaines privations matérielles (incapacité de payer un repas à base de viande tous les deux jours, de chauffer son logement de manière adéquate et de faire face à une dépense imprévue), la proportion de ménages concernés a diminué en 2021. En revanche, cette même proportion a augmenté concernant l'incapacité à remplacer des meubles usés, mais également l'impossibilité de se payer une semaine de vacances hors de son domicile.
Concernant le remboursement de dettes, bien que davantage de ménages en aient contracté en 2021, la part estimant qu'elles représentent une charge importante ou moyennement importante dans leur budget a baissé, de 73% en 2020 à 71,5% en 2021.
La proportion de ménages touchés par des arriérés de paiement a quant à elle augmenté en 2021, après une stabilité entre 2019 et 2020. «Le niveau de cet indicateur reste cependant extrêmement faible. Par conséquent, il est probable que les ménages déclarent en plus grande proportion arriver facilement à joindre les deux bouts parce qu'une amélioration globale de leurs conditions de vie s'observe. Toutefois, quelques difficultés persistent, voire augmentent», précise le Statec.
Le constat qui peut être tiré de cette étude est donc clair: les écarts entre les ménages aisés et défavorisés se sont encore davantage creusés en 2021. «Quel que soit le niveau de difficultés à joindre les deux bouts, la proportion de ménages ayant contracté des dettes hors résidence principale augmente en 2021 et l'écart entre les deux sous-populations n'est que de 9,7%», conclut l'institut.
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