Près d'un Luxembourgeois sur 7 possède des cryptomonnaies
Près d'un Luxembourgeois sur 7 possède des cryptomonnaies
Difficile d'être passé à côté de la folie générée autour du marché des cryptomonnaies. L'engouement général a très vite laissé sa place au doute face à la déroute de certaines monnaies virtuelles comme le Bitcoin (qui reprend toutefois des couleurs depuis peu) ou encore le crash pur et simple de certains «coins».
Bref, le marché global est très jeune et cherche encore son propre équilibre afin de parvenir à son but ultime: l'avènement d'un nouveau monde financier. Ils sont en tout cas nombreux, experts financiers comme quidams, à vouloir se lancer dans cette aventure. Le World Economic Forum, qui organise chaque année le célèbre Forum de Davos, a cherché à établir la popularité des cryptomonnaies en Europe.
Selon ce dernier, en fonction de l'endroit où ils vivent, les investisseurs peuvent avoir des préférences très différentes lorsqu'il s'agit de choisir les classes d'actifs pour y investir. «Au sein de l'Union européenne, l'une des régions où l'adoption des cryptomonnaies est la plus rapide, les attitudes à l'égard de l'investissement peuvent varier considérablement», annonce d'emblée l'étude. «Mais même si la notoriété de la cryptomonnaie s'est considérablement accrue, il existe encore des disparités entre les pays de l'Union européenne en ce qui concerne le niveau d'investissement dont elle fait l'objet».
La Slovénie en tête
En tête de liste, on trouve la Slovénie, considérée par certains comme la nation la plus favorable aux cryptomonnaies au monde. Selon l'enquête, 18% de la population du pays a investi dans la cryptomonnaie. Vient ensuite la Croatie avec 16%. Enfin, pour compléter le podium, on retrouve le... Luxembourg avec 14% des citoyens possédant ou ayant possédé des actifs en cryptomonnaies, soit près d'une personne sur sept.
L'étude met d'ailleurs en avant cette donnée qualifiée de «remarquable». «Malgré sa petite population de 640.000 habitants, le Grand-Duché jouit d'une solide réputation en tant que centre financier mondial. En ce qui concerne les cryptomonnaies, 14% de la population possède ou a possédé l'actif, contre 36% pour les actions, les obligations ou les fonds».
Fait pour le moins amusant: les trois pays voisins du Luxembourg (la France, l'Allemagne et la Belgique), qui font pourtant aussi partie des plus grandes économies de l'UE, se situent tout en bas du classement de l'intérêt pour les cryptomonnaies. L'Italie se situe également très bas dans le classement. «À première vue, cela pourrait suggérer que les citoyens des économies les plus fortes investissent moins dans les cryptomonnaies», pense savoir l'étude.
Ces derniers sont en effet davantage portés sur les modes d'investissements plus classiques tels que les actions, les obligations ou encore les fonds. C'est le cas de la Belgique (32% de la population possèdent ce type d'actif), l'Allemagne (33%) et la France dans une moindre mesure (22%). Au Luxembourg également, les traditionnelles actions et obligations ont encore le vent en poupe puisque 36% de la population en possède, soit plus d'un Luxembourgeois sur trois.
Quel futur pour les cryptomonnaies?
Reste à savoir quel sera l'impact des cryptomonnaies dans le futur. Si le Luxembourg se veut être une plaque tournante de l'innovation financière, les avis des acteurs du milieu concernant ces monnaies sont mitigés. «Je ne toucherais jamais à quoi que ce soit [lié aux cryptomonnaies] en dehors du courant dominant, et, à moins d'être un véritable expert en technologie et d'avoir le temps de bien le comprendre, je suggère que personne d'autre ne le fasse non plus», expliquait Nasir Zubairi, PDG de la Luxembourg House of Financial Technology, il y a quelques mois.
Quelques mois plus tard, ce dernier indiquait toutefois que la technologie elle-même subsistera en raison d'un «potentiel énorme». «Il y a encore une certaine prudence de la part des institutions traditionnelles vis-à-vis de la crypto. Mais beaucoup ont vu qu'elles devaient accorder plus d'attention à ce sujet. Les acquisitions sont une stratégie judicieuse pour acquérir des compétences que l'on ne possède pas».
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