«Prendre en charge les auteurs de violences domestiques»
«Prendre en charge les auteurs de violences domestiques»
L'actualité récente a démontré une fois de plus que les violences faites aux femmes représentent un fléau à endiguer. C'est bien simple, au cours de leur vie, deux tiers des résidentes luxembourgeoises ont été victimes de violences à leur encontre, que ce soit au sein ou en dehors de leur domicile.
De plus, en 2020, il y a eu au total 1.640 affaires entrées au Parquet pour des infractions liées à la violence domestique. En 2019, ce chiffre grimpait même à 1.692 affaires. S'il faut noter que les victimes de ces affaires peuvent être autant des femmes que des hommes, les femmes représentent dans une grande partie des cas les victimes. Dans ce contexte, le Luxembourg s'efforce, depuis plusieurs années, de lutter contre cet inquiétant phénomène.
Par exemple, pas plus tard que le mois dernier, l'ASBL Break the Cycle Luxembourg (BTCL) a lancé un programme de lutte contre les violences au sein des foyers à destination des secouristes du pays. Du côté politique, un projet de bracelet électronique pour les conjoints violents est également sur les rails depuis plusieurs années, sans compter la volonté d'étendre les capacités des centres pour femmes en détresse, bien trop souvent surchargés.
Une visite d'experts du Conseil de l'Europe
Bref, malgré les efforts mis en place, il reste encore du pain sur la planche. La problématique a par ailleurs été discutée ce lundi lors d'une réunion entre la ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding (LSAP), la ministre de la Justice, Sam Tanson (déi Gréng), ainsi que le groupe d'experts sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique du Conseil de l'Europe (GREVIO).
Cette première visite d'évaluation du GREVIO s'inscrit dans le cadre de la ratification luxembourgeoise à la convention d'Istanbul. Celle-ci est considérée comme le premier traité européen juridiquement contraignant en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, mais également comme un fil directeur et un engagement concret pour les trois ministères chargés de sa mise en œuvre afin de renforcer le dispositif législatif et procédural sur ce thème.
Cette réunion avait donc pour but de voir ce qui avait été réalisé jusqu'ici et ce qu'il reste encore à faire. Taina Bofferding a de son côté rappelé qu'elle souhaite une prise en charge efficace des auteurs de violences. «Dans mon approche globale, la prise en charge des victimes doit passer indéniablement aussi par la prise en charge des auteurs. Pour moi, l'équation est claire: moins d'auteurs signifie moins de victimes.»
Une approche «collaborative et transversale»
La lutte contre toute forme de violence à l'égard des femmes et la violence domestique est non seulement au cœur des droits de l'homme, mais elle est depuis des années une des priorités du gouvernement luxembourgeois. Sam Tanson a renchéri en évoquant actions de prévention et de sensibilisation, ainsi que de nouvelles initiatives législatives visant à améliorer la répression des violences ainsi que la protection des victimes. «Notre approche est très collaborative et transversale, comme tous les acteurs nationaux impliqués dans la lutte contre la violence travaillent ensemble afin d'offrir la meilleure prise en charge possible tant aux victimes qu'aux auteurs de violence domestique.»
Les échanges et le partage d'expériences entre tous les acteurs nationaux impliqués dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique et les experts du GREVIO sont programmés pour les quatre prochains jours.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
