«Prendre au sérieux le vécu des personnes lesbiennes»
«Prendre au sérieux le vécu des personnes lesbiennes»
«Il faut prendre au sérieux le vécu des personnes lesbiennes et leurs revendications, elles font partie de la société luxembourgeoise. Dire que ça ne concerne que quelques personnes n'est pas une excuse.» A l'occasion de la journée internationale de la visibilité lesbienne ce mardi 26 avril, Enrica Pianaro, membre et coordinatrice du groupe Pink Ladies, souhaite mettre en lumière les avancées sociétales qu'il reste à faire.
Ce collectif constitue un espace d'échange et de rencontre dans un cadre convivial pour les femmes non hétérosexuelles, explique la militante, aussi doctorante affiliée à l'Université Libre de Bruxelles et travaillant sur l'activisme lesbien au Luxembourg. Un lieu d'échange informel qui permet de se retrouver pour boire un verre, donner des idées de sortie gayfriendly ou faire aussi des rencontres amoureuses. Le groupe aide aussi à s'échanger les bonnes adresses pour trouver un médecin ou gynécologue. Les Pink Ladies sont également à l'écoute concernant les cas de discrimination.
«La crainte de se tenir la main dans la rue»
Elle fait remarquer que ces femmes subissent régulièrement des remarques au croisement du sexisme et de l'homophobie, notamment sur le lieu du travail. Selon une étude publiée en 2019 par l'Agence européenne des droits fondamentaux, 30% des personnes LGBTIQ+ au Luxembourg ressentent une gêne à l'idée d'afficher leur orientation sexuelle en public. «Ce sentiment d'insécurité veut quand même dire quelque chose quand existe par exemple la crainte de se tenir la main dans la rue. Personne ne devrait avoir peur», souligne Enrica Pianaro.
Pour obtenir une meilleure reconnaissance sociale, cette dernière se bat aussi pour plus de droits. Si depuis 2015, l'adoption plénière pour les couples homosexuels constitue un «grand acquis social», Enrica Pianaro déplore qu'il y ait encore une inégalité de traitement pour les couples de même sexe.
«Le deuxième parent qui ne porte pas l'enfant ne bénéficie pas d'une reconnaissance automatique. Le co-parent est dans une période floue et doit attendre la décision du juge, ce n'est pas le cas pour un couple hétérosexuel.» La militante souhaite un changement législatif à ce sujet comme en Belgique où le coparent est reconnu légalement. «La Commission consultative des droits de l'homme est aussi allée dans notre sens lors d'un récent avis.»
Pour mieux rendre compte du vécu de la communauté lesbienne, des chiffres sont nécessaires. Des données qui manquent pourtant, regrette Enrica Pianaro. Elle souhaite que toutes les instances associatives et gouvernementales fassent un effort à ce sujet afin de pouvoir mieux répondre à leurs préoccupations.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
