L'habitat sera une des préoccupations centrales dans le discours sur l'état de la Nation que prononcera Xavier Bettel, mardi. Des annonces sur la fiscalité sont ainsi attendues, dans l'espoir de libérer des terrains pour plus de constructions abordables, d'en finir avec les logements vacants alors que tant de ménages peinent à s'établir, afin de freiner aussi une spéculation immobilière galopante.
Ces dernières années, l'Observatoire de l'habitat n'a en effet cessé de constater la montée des prix de la pierre, à l'achat comme à la location. Un phénomène devenant facteur d'exclusion pour une partie des habitants du Grand-Duché et un sujet d'inquiétude pour bien des familles. Et Antoine Paccoud, chercheur spécialiste de l'évolution de l'immobilier, a pu analyser le phénomène. Pointant notamment l'extrême concentration des terrains disponibles entre les mains de peu de personnes.
Le temps d'une analyse simple, il revient sur les cases de cette croissance exponentielle des prix : +17% en un an!
Le Luxembourg disposerait de 3.750 hectares de réserve foncière disponible pour des opérations d'habitat. De quoi possiblement assurer un toit pour 300.000 habitants. Sauf que libérer ces terrains s'avère bien compliqué.
Le Fonds du Logement pourra compter sur cette enveloppe pour mener à bien la construction de 162 nouveaux logements à Mamer. Ce quartier prendra racines non loin du lycée Josy-Barthel.
Pays amené à héberger 300.000 habitants supplémentaires d'ici à 2050, le Luxembourg rencontre de réelles difficultés en matière d'aménagement du territoire. En cause, «une myriade de raisons», à en croire le «monsieur PAG» du ministère de l'Intérieur.
A l'horizon 2039, le quartier aura totalement changé d'allure. Sur 20,5 hectares, 2.200 appartements seront sortis de terre et 5.500 emplois sont attendus. Le tout à deux pas de la gare centrale.
Chercheur en géographie sociale au Liser, Antoine Paccoud a été le premier à démontrer que seules 16.000 personnes possèdent 65% des terrains constructibles au Grand-Duché. En amont d'un nouvel échange à la Chambre sur l'immobilier, il évoque les possibilités pour faire évoluer la donne.
Le Liser et le Statec préparent de nouveaux "outils"
La hausse insolente, de 4,5% par an depuis 2009, du prix des appartements n'est pas une bulle immobilière, affirme le responsable de l'observation de l'habitat au LISER, Julien Licheron.