Pour le rattrapage des prestations sociales
Pour le rattrapage des prestations sociales
285 euros : voilà le montant que la Chambre des salariés souhaite voir s'appliquer, au plus tôt, pour l'allocation familiale. Soit 20€ de plus que sa valeur actuelle. Et ce serait loin d'être un détail pour les quelque 115.000 familles bénéficiant de ce soutien, insiste aujourd'hui la Chambre des salariés (CSL). En effet, la crise actuelle accentue encore un peu plus les difficultés de certains ménages, et la CSL souhaiterait voir le gouvernement entériner une promesse de campagne. A savoir : «L’indexation des prestations familiales sans rattrapage sera réintroduite».
Cette phrase figure effectivement dans l'accord de coalition actuel, seulement elle précise que pareille mesure ne serait envisagée qu'«en fin de législature», 2023 donc. Trop lointain aux yeux des partenaires sociaux. D'où leur démarche de proposer à Xavier Bettel un projet de loi clé en main. Un texte portant sur le Code de la Sécurité sociale dont les grandes lignes se résument à un point : augmenter les allocations d'au moins la hausse du coût de la vie de ces six dernières années. Précisément depuis 2014, date à laquelle gouvernement et syndicats avaient trouvé un accord sur un mécanisme d'adaptation entre les indemnités sociales et le coût de la vie. Accord jamais appliqué à ce jour... D'où les 7,7% d'augmentation demandés à ce jour.
Ainsi, dans sa proposition l'instance présidée par Nora Back (OGBL) rappelle que «depuis des années, les montants des prestations familiales sont gelés». De réforme en réforme, certaines ont même diminué et cela «alors que les difficultés financières des ménages avec enfants sont indéniables». Coût de la vie en hausse, part des dépenses liées au logement en forte croissance, même avec un revenu moyen de 5.483 euros (source Statec), les ménages ne s'en sortent qu'avec de grandes difficultés.
Aussi, face à un pouvoir d'achat à la baisse, la Chambre des salariés invite le gouvernement à revoir de fond en comble la grille de ses aides sociales. Mais aussi la réintroduction de l’adaptation automatique des prestations familiales à l’index. Et d'argumenter que pareil geste permettrait non seulement de pallier les «difficultés et les inégalités touchant les familles avec enfants» mais que ce renforcement du pouvoir d'achat pourrait constituer «un instrument important pour soutenir l’économie locale au Luxembourg».
Reste à voir si le ministre des Finances pourra intégrer cette dépense supplémentaire dans le budget 2021 du pays. S'il a fixé 21,7 milliards d'euros de dépenses, Pierre Gramegna (DP) n'avait pas listé cette possible accentuation du poids des prestations familiales dans les dépenses publiques à venir. Mais il est encore temps de réviser le projet. Et la Chambre des salariés de bien insister que ces 7,7% demandés ne constituent qu'un «minimum acceptable».
Dans le collimateur de la CSL, figurent également les chèques service-accueil. Loin de vouloir supprimer ces CSA, la Chambre constate toutefois que ce dispositif est loin de bénéficier au plus grand nombre, résidents comme frontaliers (possibilité offerte depuis 2016). Estimant que leur utilisation «réduit le risque de pauvreté», l'instance souhaiterait voir s'élargir la plage des bénéficiaires.
«Il s’agit juste de ne pas oublier qu’une frange de la population n’en bénéficie tout simplement pas, soit par choix ou soit par impossibilité (conditions d’éligibilité ou autres contraintes)», note la Chambre des salariés au sujet de ses chèques service-accueil. Ainsi, en janvier 2020, «le taux de participation au CSA pour les 0 à 12 ans potentiellement éligibles à ce soutien n'était que de 59%». Ce qui implique aussi que 4 enfants éligibles sur 10 n’y participaient pas. Ceux-ci devant donc se contenter des allocations familiales non indexées, sans bénéficier de cette prestation en nature.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
