Plus de 500 millions d'euros d'aides
Plus de 500 millions d'euros d'aides
Le gouvernement luxembourgeois ne lésine pas sur l'aide au développement et maintient son objectif de consacrer 1% du produit intérieur brut à cette aide ainsi qu'à l'aide humanitaire. «Les signes de développement économique ne sont pas aussi positifs que nous le souhaiterions, mais notre contribution à la coopération au développement devrait néanmoins dépasser pour la première fois cette année les 500 millions d'euros», a souligné mardi le ministre de la Coopération Franz Fayot (LSAP), en faisant sa déclaration annuelle devant le Parlement.
L'extrême pauvreté dans le monde devait, selon la Banque mondiale être éradiquée d'ici 2030, mais celle-ci estime désormais qu'en 2030, 574 millions de personnes, soit 7% de la population mondiale, vivront encore avec moins de 2,15 dollars par jour. La plupart en Afrique. «Nous ne sommes pas seuls au monde et une tempête chez nos voisins a toujours des conséquences sur nous», a expliqué Franz Fayot pour justifier la générosité du Luxembourg.
La sécurité alimentaire, un problème majeur
Selon lui, la situation s'est aggravée avec la guerre en Ukraine, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Lutter contre la faim aiguë signifie également lutter contre la crise climatique, qui entraîne des mouvements de réfugiés toujours plus importants. C'est pourquoi 10% des fonds de la coopération sont consacrés au développement agricole. En 2022, ce montant sera largement dépassé et dépassera probablement les 60 millions d'euros. 20 millions d'euros supplémentaires ont été investis dans la lutte contre la faim dans les pays partenaires (voir l'encadré ci-dessous).
Dans le monde, 274 millions de réfugiés dans 63 pays ont besoin d'une aide humanitaire. «Rien que pour cela, huit milliards d'euros supplémentaires sont nécessaires chaque année», a expliqué Franz Fayot. Le Luxembourg a dépensé 65 millions d'euros en 2022 et 80 millions sont prévus pour 2023. Les priorités sont l'Afghanistan, la Syrie, le Yémen, l'Éthiopie et le Soudan. «Mais nous ne voulons pas non plus négliger les crises dites oubliées, comme en Haïti, en Palestine, en Libye ou au Congo, et nous avons élaboré une nouvelle stratégie afin de pouvoir y travailler de manière plus ciblée».
Se positionner au niveau international
Mais le Luxembourg veut aussi se positionner comme un acteur humanitaire au niveau international, avec la délégation de la Croix-Rouge internationale pour le cyberespace, qui sera inaugurée prochainement, ou le programme international «Humanitarian Innovation Accelerator», en collaboration avec le programme alimentaire mondial, afin d'explorer de nouvelles solutions aux défis humanitaires aigus. Dans le domaine de la santé, le financement du fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a augmenté de 30% pour atteindre 11,7 millions d'euros.
«La pandémie et la guerre en Ukraine nous ont fait prendre du retard dans la réalisation des objectifs de durabilité et ont précisément touché les plus vulnérables, les femmes et les jeunes, qui souffrent déjà le plus des conséquences du changement climatique», a souligné Franz Fayot. Or, les femmes jouent justement un rôle extrêmement important - dans la prévention des conflits et la promotion de la paix. «Quand les femmes sont impliquées, il y a des progrès. S'engager pour l'égalité, c'est s'engager pour la réalisation des objectifs», a estimé Fayot. Il a souligné des approches telles qu'une politique étrangère féministe et la nouvelle stratégie de genre dans la politique de coopération, qui mise sur l'émancipation économique des femmes et sur la protection de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs.
Lorsque les femmes sont impliquées, il y a des progrès.
Franz Fayot a également mis en avant la coopération avec le secteur privé, car les acteurs publics ne peuvent pas trouver seuls les quatre billions de dollars estimés, soit 4.000 milliards supplémentaires par an, nécessaires pour atteindre les objectifs de durabilité d'ici 2030. Le Business Partnership Facility est un bon exemple de la manière dont la coopération entre les entreprises du Nord et celles du Sud peut être soutenue afin de créer des emplois et de favoriser le transfert de technologies.
«Qu'avec des entreprises socialement responsables»
Le ministre a souligné à cet égard que le principe de l'aide non liée devait être strictement respecté - ce n'est pas le secteur privé national qui doit se développer et profiter, mais celui des pays partenaires - et que la coopération ne devait également se faire qu'avec des entreprises socialement responsables, qui respectent les droits de l'homme et les normes sociales et environnementales. «Nous avons renforcé les exigences en matière de diligence raisonnable», a assuré Fayot.
En conclusion de sa déclaration, Franz Fayot a évoqué la mémoire d'Anne Kemmer, jeune collaboratrice du ministère récemment décédée de manière inattendue au Niger, à laquelle il a dédié son discours. Il a également eu une pensée pour Raymond Bausch, qui a présidé pendant un an le conseil d'administration de LuxDev.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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