Plus de 2.000 demandeurs d'asile affluent toujours
Plus de 2.000 demandeurs d'asile affluent toujours
L'année avait démarré sur les chapeaux de roues mais au final, les chiffres en matière d'asile et d'immigration en 2019, ne bousculent pas la donne qui prévaut depuis le déclenchement de vagues migratoires en 2015. Le nombre de demandeurs de protection internationale reste «très élevé» au Luxembourg, a reconnu d'emblée ce lundi le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (LSAP), au moment de tirer son bilan annuel.
Avant de résumer: «Nous sommes à 2.047 demandeurs pour 2019, c'est-à-dire au double qu'en 2014» année de référence d'avant crise durant laquelle 1.091 demandes avaient été introduites. Sans surprise, une personne sur quatre qui demande l'asile au Grand-Duché est, comme en 2018, originaire d'Erythrée. Suivent les demandeurs originaires de Syrie, d'Afghanistan et d'Irak.
Au classement des nationalités, apparaît pour la première fois et en 6e position, le Venezuela qui a subi de plein fouet une crise interne l'an passé. Les Vénézuéliens arrivent d'ailleurs au premier rang des nationalités ayant bénéficié d'une protection subsidiaire.
A contrario, le Luxembourg a seulement enregistré 36 demandes de citoyens géorgiens l'an passé, contre 141 demandes un an auparavant. Hormis l'Albanie, les demandes émanant des pays des Balkans continuent de chuter.
Au total, 653 personnes ont obtenu l'an passé le statut de réfugié, tandis que 397 se sont vu refuser la protection internationale du Luxembourg. Ce sont 35% de demandes acceptées par le ministère de moins qu'en 2018 (994 statuts accordés) et 45% de moins qu'en 2017 (1.176 statuts accordés). Un nombre de décisions positives qui reste toutefois élevé et qui est lié au profil des demandeurs. De sorte que 268 Syriens ont obtenu le statut de réfugié l'année passée.
Des structures d'hébergement dans les tuyaux
Les structures d'accueil régulièrement surchargées, continuent de faire face à une forte demande d'hébergement puisqu'elles hébergent actuellement «plus de 3.800 personnes», a assuré Jean Asselborn. Le bilan révèle que fin 2019, les 4.064 lits qu'offrent l'ensemble des structures d'hébergement à travers le pays étaient effectivement occupés à 80%. Un seuil atteint pour la première fois.
«Nous avons ouvert des structures à Esch-sur-Alzette et à Bridel et nous sommes en discussion avec plusieurs communes comme Bascharage et Wasserbillig pour en créer de nouvelles. Et les discussions avancent doucement avec d'autres communes», confie le ministre avant de rappeler qu'un tiers des communes - 32 exactement- accueillent ces demandeurs aujourd'hui. Il est confiant en l'avenir: certains projets devraient se concrétiser d'ici l'année prochaine».
Le problème principal lié à l'intégration des réfugiés, aux yeux du ministre est «souvent la langue». Il est d'avis que «pour avoir une chance sur le marché de l'emploi, il faut apprendre le français. Ce qui n'est pas toujours évident.
La structure d'hébergement d'urgence du Kirchberg a accueilli 546 personnes l'an passé. Principalement des Erythréens, Algériens, Afghans, Marocains et Tunisiens. Il s'agit de demandeurs de protection internationale qui tombent sous le champ d'application du règlement Dublin III et qui sont assignés là avant d'être transférés vers un autre Etat membre. Le ministre a indiqué que 104 personnes avaient effectivement été transférées vers d'autres pays, 16 vers le centre de rétention et «323 sont parties de leur propre gré».
