Pas question pour les CFL de réduire le nombre de trains
Pas question pour les CFL de réduire le nombre de trains
En France, l'information a suscité l'émoi dès dimanche soir, au point que le gouvernement a réagi officiellement. Selon le quotidien national Le Parisien, la SNCF pourrait réduire le nombre de trains circulant dans son réseau cet hiver, en cas de pénurie grave d'électricité. Cette piste serait, en quelque sorte, le scénario du pire, l'ultime recours. Toujours selon ce journal, ce plan de transport dit «dégradé» aurait été élaboré à la demande du gouvernement.
Mais ce dernier a, dans la foulée de la parution de cette information, fermement démenti. Si, comme partout ailleurs, des économies d'énergie doivent être réalisées par l'entreprise ferroviaire, «le ministère des Transports n'a pas demandé de mesure de cette nature à la SNCF», a indiqué le ministère à l'AFP.
Et au Luxembourg, qu'en est-il? «Par rapport à la voiture, le train dispose d’un score environnemental particulièrement avantageux. La réduction du nombre de trains circulant sur notre réseau n’est pas envisagée, car elle impliquerait un report du train vers la voiture, moins efficiente en termes d'énergie», affirment clairement les CFL, sollicités à ce sujet.
Déjà 100% d'énergies renouvelables pour les trains
Comme la SNCF en France, l'entreprise luxembourgeoise est une grosse consommatrice d'énergie, et d'électricité notamment. «Une partie majeure de notre besoin en énergie est effectivement à attribuer à la traction de notre matériel roulant. L'ensemble de nos trains voyageurs est alimenté de sources 100% renouvelables.» Et c'est le cas depuis plus de dix ans, ainsi qu'il est écrit dans le rapport d'activités 2021. Cette électricité verte, achetée auprès d'Enovos, est générée à 100% par l'énergie hydraulique, selon les données communiquées par les CFL.
Mais la problématique du moment n'est pas tant l'origine de l'énergie que son coût, même si les deux sujets sont forcément liés. Et côté économies, l'entreprise affirme être très active. «En tant que premier employeur du Luxembourg, nous sommes conscients de notre responsabilité sociale d'entreprise en termes de développement durable de notre société. Ce n'est donc pas un hasard que l'efficience, qui implique une utilisation responsable des ressources, notamment de l'énergie électrique, fasse partie des priorités stratégiques de notre entreprise», indiquent d'emblée les CFL.
Une conduite plus adaptée pour faire des économies
Ainsi, tous les conducteurs de train suivent des formations dites «écoresponsables», par exemple une optimisation du freinage avant l'arrivée en gare. «Nous misons également sur de nouvelles technologies installées à bord de nos trains et du côté des voies.» Notamment le système c-Das, acronyme de connected Driver Advisory System, «actuellement en phase de test et de calibrage, qui permettra de mettre en place une conduite plus écoresponsable grâce à des recommandations fournies automatiquement et en temps réel au conducteur sur base de données en temps réel sur la situation sur le réseau.» Enfin, toujours sur les trains, ceux-ci sont petit à petit équipés du système Start/Stop, comme sur les voitures.
Des actions pour réduire la facture
Au niveau des infrastructures, là encore les CFL assurent être proactifs. Par des mesures qui peuvent paraître banales, mais très utiles: «L'utilisation de LED à faible consommation électrique est par exemple privilégiée dans l'équipement de signalisation. Outre le fait d'être plus lumineuses, celles-ci permettent également une réduction sensible des coûts de maintenance et d'énergie associés aux ampoules classiques.»
Il y a aussi des chantiers autrement plus conséquents, comme «l'intégration de technologies photovoltaïques et de toitures vertes au niveau de grands projets d'infrastructure, entre les P&R de Rodange, Mersch et Ettelbruck.» Ou encore des audits énergétiques et l'isolation thermique des bâtiments de l'entreprise, notamment son siège.
Toutes ces actions découlent spécifiquement des réflexions et résultats de groupes de travail mis en place par les CFL. Des actions à court, moyen et long terme, afin de réduire aussi bien les émissions de CO2, et donc le bilan carbone du groupe, que la facture énergétique. Reste à savoir quel sera l'impact réel de ces mesures cet hiver, au creux de la vague, et si tout cela sera suffisant.
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