Pas plus de quatre invités à la maison
Pas plus de quatre invités à la maison
C'est un violent coup de barre à la stratégie sanitaire que viennent de donner Xavier Bettel et Paulette Lenert ce vendredi. Si depuis une semaine, le Premier ministre et la ministre de la Santé maintenaient le cap en espérant des jours meilleurs, cette fois les remous de la seconde vague de covid-19 ne leur laissent plus le choix : «Ces dernières 72 heures, la situation a évolué d'une manière préoccupante», s'accorde l'exécutif. Sachant que le point de départ évoqué mercredi était déjà... «une situation alarmante».
Ainsi le pays s'approche dangereusement des récifs : plus de 1.500 contaminations depuis mercredi, désormais 86 malades du covid hospitalisés, des tests positifs en plus grand nombre. Et il y a d'autres périls encore qui menacent de dégénérer : le nombre de +65 ans atteints par le virus a triplé ces derniers jours; les effectifs en maisons de soins, de retraite ou dans les centres hospitaliers diminuent sévèrement (clusters découverts maintenant aussi bien au CHL, au CHEM qu'aux hôpitaux Robert-Schuman), etc. Il y a aussi la présence de plus en plus marquée du virus dans les eaux usées des stations d'épuration. A un seuil tel que la direction de la Santé craint que l'épidémie ne soit en effet plus importante que ce qu'ont pu révéler les statistiques de dépistage.
«Nous sommes donc dans l'obligation de réagir», note donc Xavier Bettel après une période d'attentisme.
Et la première étape vers des jours meilleurs, le Premier ministre prévient d'emblée qu'elle durera un mois. Quatre semaines durant lesquels le pays va devoir apprendre à vivre, comme son voisin français, au rythme du couvre-feu. Impossible d'être à l'extérieur entre 23h et 6h. Et si le texte n'aura force de loi qu'après son passage devant les députés (la semaine prochaine), le gouvernement insiste pour que chacun s'applique cette règle d'ores et déjà.
Nous évitons le confinement, alors que c'était une alternative possible
Xavier Bettel
Concernant la «bulle sociale», il faut maintenant la réduire à quatre personnes. Autrement dit, plus question d'inviter dans la limite de dix convives comme ces dernières semaines. A la maison, mais aussi en club, en comité, au restaurant, au bar... Enfin, le gouvernement siffle l'arrêt de toutes les compétitions de sport amateur. «Tous les championnats sont annulés, à l'exception de la BGL Ligue et des équipes nationales.»
Pour l'heure, toutes ces mesures ne sont que des souhaits, des encouragements. Durant tout le weekend, le gouvernement va travailler sur les textes pour qu'ils fassent bien l'objet d'un vote de la Chambre dans les meilleurs délais. Devant l'urgence, une commission de la Santé a déjà été programmée lundi. A elle d'analyser la teneur de la proposition de loi. Si rien ne heurte alors, le texte pourrait être envoyé au Conseil d'Etat pour avis, «pour une entrée en vigueur en milieu ou fin de semaine», espère le Premier ministre.
Dans les prochaines heures, les différents ministères impliqués vont donc cogiter sur la juste détermination des mesures à prendre. La Justice fixant, par exemple, le montant des pénalités en cas de non-respect du couvre-feu. La Famille réfléchissant aux conditions de visites aux seniors accueillis en maisons de retraite. Mais déjà, Paulette Lenert pointe un horizon sanitaire plutôt sombre. Même après la fermeté en place pour un mois, la ministre de la Santé l'assure «la vie encore avec le virus sera encore dure cet hiver». Ce n'est donc pas le dernier changement de cap auquel il faille s'attendre.
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