«Pas de conflit d'intérêts» lié aux mesures sanitaires
«Pas de conflit d'intérêts» lié aux mesures sanitaires
Depuis le 26 décembre dernier, seuls les magasins proposant des produits «essentiels» restent ouverts. Une décision justifiée quelques jours plus tôt par la progression du virus et la volonté du gouvernement de «tirer le frein à main» des nouvelles infections. Réitérée mardi, cette approche ne serait en revanche aucunement liée à «un quelconque intérêt personnel» des membres du gouvernement, à en croire la réponse parlementaire commune rédigée par Xavier Bettel (DP), Paulette Lenert (LSAP), Henri Kox (Déi Gréng) et Lex Delles (DP).
Réfutant tout «conflit d'intérêts», le Premier ministre ne nie cependant pas que certains membres du gouvernement peuvent avoir des participations dans des sociétés actives au Luxembourg. Mais évoque le code de déontologie du gouvernement qui stipule qu'«il n'y a pas conflit d'intérêts lorsque le membre du gouvernement tire un avantage du seul fait d'appartenir à la population dans son ensemble ou à une large catégorie de personnes.»
Pour Xavier Bettel, «les membres du gouvernement qui ont des participations dans des entreprises (...) appartiennent à 'la large catégorie de personnes' ayant de telles participations et ne tirent aucun avantage personnel particulier et disproportionné des mesures sanitaires actuelles». Comprenez que seul l'intérêt général a guidé l'action gouvernementale.
A noter que parmi les obligations faites aux ministres avant leur prestation de serment figure également la remise d'«une liste reprenant, pour les dix années qui précèdent leur prise de fonction, l'ensemble des activités rémunérées qu'ils ont exercées» mais aussi «les intérêts financiers», que ces derniers prennent la forme de «participation financière individualisée» et «d'actions ou d'autres titres dans le capital d'une entreprise». Les parts de fonds communs de placement, elles, sont exclues de cet inventaire car «elles ne représentent pas un intérêt direct dans le capital d'une entreprise».
Publiées en annexe des biographies de chaque membre du gouvernement sur le site officiel, ces déclarations signalent les cas particuliers d'Henri Kox (Déi Gréng), Franz Fayot (LSAP) et Corinne Cahen (DP). Si le ministre de la Sécurité intérieure ne possède aucune activité directe, son épouse est propriétaire d'un domaine viticole à Remerschen, tandis que le ministre de l'Economie reste l'unique actionnaire d'une société transformée en mars 2020 en Soparfi. Même situation pour Corinne Cahen, actionnaire de 100% des parts d'une société de vente de chaussures.
Mais contrairement à Carole Dieschbourg (Déi Gréng) qui avait vendu toutes ses parts dans la société familiale lors de son entrée en fonction, l'ancienne présidente de l'union des commerçants de la capitale n'a pas fait ce choix. Une situation particulière qui l'a déjà placée sous les projecteurs suite à un mail envoyé avec ses coordonnées du ministère pour une question liée à sa société. Une affaire qui avait été classée sans suite par le comité d'éthique.
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, Xavier Bettel et Paulette Lenert s'exprimeront ce mardi pour évoquer les nouvelles décisions qui entreront en vigueur au-delà du 10 janvier. Une conférence de presse initialement prévue à 14h mais reportée à 15h «pour des questions d'organisation», selon le ministère d'Etat. Cette dernière sera à suivre en direct sur notre site.
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