«Pas de vaccination forcée avec ce gouvernement»
«Pas de vaccination forcée avec ce gouvernement»
Un petit quart d'heure a suffi au Premier ministre Xavier Bettel (DP) pour s'expliquer mercredi sur l'obligation vaccinale, à laquelle le gouvernement s'est notoirement opposé. Non seulement les scientifiques, mais aussi les acteurs de la société ont été invités à donner leur avis au préalable, a-t-il expliqué. «Une vaccination obligatoire ne devrait être introduite que si elle est portée, et pas seulement ici dans l'hémicycle, mais aussi à l'extérieur», a-t-il fait remarquer.
L'obligation vaccinale sectorielle n'est plus d'actualité
Alors que le groupe d'experts constitué ad hoc par le gouvernement s'était encore prononcé en janvier, dans un premier avis, en faveur d'une obligation vaccinale sectorielle pour le personnel soignant et de santé, il ne recommandait plus une telle obligation que pour les personnes de 50 ans et plus. «Il ne s'est pas seulement écoulé beaucoup de temps entre les deux expertises, mais aussi beaucoup de nouvelles connaissances scientifiques», a déclaré le Premier ministre. Toutes les questions encore en suspens ont été clarifiées la semaine dernière lors d'un échange avec les experts, a-t-il ajouté.
En ce moment, les chiffres sont très élevés, mais personne n'est aux soins intensifs.
Xavier Bettel, Premier ministre
En raison des nouvelles connaissances sur la variante Omicron, l'analyse a été plus nuancée et différents scénarios ont été élaborés. «Omicron se propage beaucoup plus vite, il y a plus de malades, mais l'impact sur la santé est différent de celui que nous avions avec la variante Delta. Pour le moment, les chiffres sont très élevés : plus de 1.200 infections aujourd'hui, 29 personnes sont hospitalisées, mais aucun patient n'est aux soins intensifs», a informé Bettel.
Le virus n'a certes pas disparu, mais le processus de contamination est différent. «En outre, il existe aujourd'hui des possibilités de traitement que nous n'avions pas encore en janvier, et surtout des médicaments qui empêchent une évolution grave», a-t-il poursuivi. Selon lui, les nouvelles connaissances et les derniers chiffres au Luxembourg et à l'étranger remettent en question l'utilité d'une vaccination obligatoire.
Recommandée seulement dans un des sept scénarios
«Dans son expertise, le groupe d'experts a analysé sept scénarios possibles et n'a suggéré une vaccination obligatoire que dans un seul, le pire des scénarios. Il serait donc trop simple de dire que les experts sont d'avis qu'une vaccination obligatoire doit venir. Non, ils ne la conseillent que dans un seul des sept scénarios : si un variant du virus plus contagieux, aux conséquences plus graves, apparaît. En outre, il faudrait alors s'assurer que le vaccin est efficace. Pour l'instant, il est impossible de le prévoir, car nous n'avons pas encore de tels variants. Il y a donc beaucoup d'hypothèses», a déclaré Bettel, qui a encore fait remarquer que même avec une vaccination obligatoire, on n'atteindrait jamais un taux de vaccination de 100 pour cent. «Nous devons rester réalistes. Cela reviendrait à rendre la vaccination obligatoire, ce qui n'arrivera jamais avec ce gouvernement de manière forcée», a-t-il souligné.
«Nous n'avons pas tout fait à la perfection. Nous avons proposé beaucoup de choses, mais personne n'avait de formule magique à proposer. Nous avons toujours impliqué la Chambre, de sorte que nous avons toujours réussi à maintenir le bon équilibre», a déclaré le Premier ministre avec conviction.
La proportionnalité et les conditions qui justifieraient une vaccination obligatoire ne sont pas réunies pour le moment. Le gouvernement ne veut pas prendre une décision dans ce contexte avec 31 voix contre 29. «Ce serait une erreur politique. Comment pourrions-nous défendre une obligation de vaccination à l'extérieur si nous nous disputons à ce sujet ici» ?
Nous n'avons pas tout fait à la perfection. Nous avons proposé beaucoup de choses, mais personne n'avait de formule magique à proposer.
Xavier Bettel, Premier ministre
Prêt pour les situations d'urgence
Selon lui, il est important de trouver un consensus et d'être prêt en cas d'urgence. «Nous ne voulons pas perdre de temps en cas d'urgence et c'est pourquoi nous avons lancé de manière informelle un texte de loi correspondant sur le chemin des instances afin de pouvoir le faire passer le plus rapidement possible s'il devait être voté», a déclaré M. Bettel.
L'introduction éventuelle d'un registre de vaccination pour le personnel des maisons de soins et de retraite sera entre-temps examinée sur le plan juridique. L'avis de l'EMA sur une nouvelle vaccination de rappel pour les personnes de plus de 60 ans sera également analysé.
«Même si nous n'introduisons pas d'obligation de vaccination, cela ne signifie pas que les gens ne doivent plus se faire vacciner. La vaccination reste la meilleure solution pour éviter une évolution grave», a souligné Bettel avant de remercier une nouvelle fois le groupe d'experts pour son précieux travail sur la situation actuelle. «Nous soutenons la science». Le débat des parlementaires suivra jeudi matin.
Cet article a été publié initialement sur wort.lu/de
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